L’Italie est certainement le pays qui offre
historiquement le plus de proximité entre le monde politique et le monde
ultra’.
De tout temps les tifoseria ont ostensiblement affiché leurs tendances politiques, certaines ayant même marqué une évolution significative comme notamment celle de la Roma.
Toujours dans la Capitale, du côté de la Lazio cette fois, c’est la prise de pouvoir des Irriducibili dans les années 80 qui entraînera la Curva Nord vers l’extrême droite et bien au-delà parfois…
Si les groupes ultras ont donc souvent affiché leur
tendance politique et soutenu ouvertement certaines thèses, il est plus rare
que des ultras s’engagent en politique à titre individuel…
C’est pourtant ce que vient de faire Guido Zappavigna, un
ex ultrà fasciste, ancien capo des BOYS de la Roma, fondateur avec Mario
Corsi du comité "Calcio e Società" ancien
membre des Nuclei Armati Rivoluzionari (NAR) et impliqué (comme Corsi) dans
l'enquête sur les l'assassinats de Fausto Tinelli e Lorenzo "Iaio"
Iannucci (deux jeunes de 18 ans abattu à Milan en 1978 et dont les meurtres
seront revendiqués par des néofascistes Romains) qui vient de rejoindre les listes
de Renata Polverini pour les élections régionales du Latium.
Les BOYS ont été fondés en 1972 par Antonio Bongi et le
groupe était déjà composé à cette époque de tifosi unis par l'amour de Rome et
des idéaux politiques d’extrême droite. En 1977, les Boys se regroupèrent avec
les Fedayn, Pantere et Fossa dei Lupi pour fonder le mythique Commando Ultrà
Curva Sud…
Avec la candidature de Zappavigna qui était déjà
conseiller municipal sous les couleurs d’Alleanza Nazionale, « la
Polverini » recherche avant tout à conquérir les votes de la Curva Sud du
Stade Olympique…
Mais en fait, ce sont les votes des ultras des deux clubs
Romains qui sont visés par la candidate « d’Il Popolo della Libertà »
(PdL), le parti de Silvio Berlusconi…
Pourtant du côté de la Lazio, les ultras reprochent à
Polverini d'être trop proche du Président Lotito et menacent de ne pas soutenir
sa candidature.
Pire, une menace de boycottage a même été lancée du fait
de la presence sur sa liste de Francesco Storace (un politicien romain, tifosi
déclaré de la Roma) Pour pallier à cette « problématique », Polverini
a essayé d’attirer sur ses listes Cristiano Sandri (le frère de Gabriele
Sandri, le tifosi de la Lazio tué en 2007) pour se ménager les votes
biancocelesti…Il n’a pour l’instant pas confirmé sa présence
Au final et même avec le risque de mécontenter (encore
une fois) les tifosi laziali, Polverini a décidé d'ajouter sur la liste, un des
ultras giallorosso (historiquement) les plus représentatifs, Zappavigna…