vendredi 27 novembre 2009

Sampierdarenese et Andrea Doria : Une union "Blucerchiata"


Samedi soir, un jour et un horaire inhabituels pour le Calcio (20h45) Gênes et la Ligurie vont s’arrêter quelques heures pour vivre pleinement la passion du Derby della Lanterna entre le Genoa CFC et l’Unione Calcio Sampdoria…


Si le Genoa est le plus vieux club de football italien référencé (1893), la Sampdoria, elle, a été fondée en 1946 par la fusion de la Sampierdarenese et de l’Andrea Doria.


L’occasion de (re)découvrir la Società Ginnastica Comunale Sampierdarenese et la Società Ginnastica Andrea Doria qui furent intimement liées à l’histoire du Calcio Genoveso et de…la Sampdoria.


La Società Ginnastica Comunale Sampierdarenese fut crée le 6 juin 1891 sur l’initiative de l’Associazione studentesca Gymnasium (1878) et du Mutuo Soccorso Universale (1851)Son premier président fut Andrea Terrile, dont le grand engagement financier permit à la Società de participer aux majeures compétitions nationales et internationales de cette époque.


À la gymnastique, activité initialement pratiquée, d’autres disciplines virent rapidement se rajouter dont bien évidemment le football.


La Sampierdarenese Calcio réussit à obtenir de bons résultats dans les premières décennies des années 1900 en disputant, dans le Stade de Villa Scassi, huit championnats Série A, avec comme point culminant la finale du championnat FIGC de 1922, perdue seulement au « spareggio » (match d’appui) contre la Novese sur le terrain neutre de Cremone.


Dans son histoire, la Sampierdarenese Calcio a eu l’honneur d’avoir deux de ses joueurs convoqués en Equipe nationale : Ercole Carzino, lors de Suisse-Italie du 6/11/1921 et Bruno Venturini, gardien de but et Champion olympique à Berlin en 1936.


En 1927, le régime fasciste au pouvoir décida de faire fusionner la Sampierdarenese, la Corniglianese et l’Andrea Doria sous le nom de La Dominante.


La nouvelle formation au maillot noir et vert pour laquelle fut construit le Stade Littorio à Cornigliano eut une vie (très) brève. Rétrogradée en Série B après seulement deux saisons d’existence, le club fusionna à nouveau avec Rivarolese et Sestrese sous le nom de Ligurie FBC. Mais bien vite, ce club crée de toutes pièces par décision politique se retrouva en Série C et n’eut plus les moyens financiers d’envisager un avenir sportif et économique…


Les dirigeants « historiques » de la Sampierdarenese furent donc rappelés et dès la saison1931-32, obtinrent la promotion en Série B et la possibilité de retrouver l’ancienne dénomination et les couleurs rouge et noire, traditionnelles du club, mais après trois ans passé au plus haut biveau, le club devenu Génois (Sampierdarena n’a été rattaché à Gênes qu’en 1926) dû, encore une fois, tout en conservant cette fois ses couleurs, rejoué, toujours par décision du pouvoir fasciste, sous le nom de Liguria.


Sous cette appellation, le club disputa huit championnats de Série A et un e Série B, jusqu'au dernier championnat d’avant-guerre en1944. Dans le premier championnat d’après-guerre il retrouva l’appellation de Sampierdarenese, mais des problèmes financiers continus obligèrent à nouveau les dirigeants du club à engager une fusion avec la Società Ginnastica Andrea Doria…


La Società Ginnastica Andrea Doria est une équipe de football historique qui fut fondée à Gênes en 1895.Son nom se voulait un hommage au condottiero et Amiral de Gênes, Andrea Doria qui au début du XVIème siècle restaura la liberté de Gênes ( il fût un des plus grands généraux et des meilleurs marins de son siècle), la Società Ginnastica était à sa création uniquement destinée aux seules compétitions de gymnastique, mais bien vite ses athlètes s'essayèrent à des parties de football improvisées avec les joueurs du Genoa Cricket and Athletic Club, fondé à peine deux ans plus tôt…


Dans ces années fondatrices de ce qui sera bientôt une passion nationale et internationale, le plus célèbre des footballeurs de l’Andrea Doria fut Francesco (Franz) Calì. Un joueur passé par le club anglo-ligure du Genoa, qui joua de 1902 à 1910 pour la « plus genovese » Società Andrea Doria et qui fut considéré comme le « capo » charismatique de l'équipe, devenant le 15 mai 1910 le premier capitaine de l’équipe nationale italienne… Parmi les joueurs les plus célèbres qui vêtirent le maillot « doriano », on trouve aussi Ansaldo, Baldini, Fresia, Gramaglia, Torti ou encore Burlando, Santamaria et Sardi qui ont aussi porté celui du Genoa.


En 1895, le stade de la Societa Ginnastica Andrea Doria, surnommé la Cajenna se situait transversalement à l’emplacement actuel du stade Luigi Ferraris tel qu’il est aujourd’hui, là, ironie du sort, où est située la Gradinata Nord des ultras du Genoa !


Des documents historiques rapportent en effet que le Marquis Musso Piantelli, socio du Genoa Cricket and Football Club, céda définitivement en 1909 à l’Andrea Doria une partie de ses terrains et offrit au club rossoblu une autre parcelle de cette propriété pour la construction d’un stade, l’actuel Luigi Ferraris qui sera inauguré le 22 janvier 1911.


Ainsi, les stades du Genoa et celui de l’Andrea Doria n’étaient séparés qu’un d’un grillage. La cohabitation dura 15 ans et en 1926, le Genoa racheta à l’Andrea Doria son terrain contre une indemnité de 20.000 lires (et le transfert du gardien de but Manlio Bacigalupo). Et c’est sur cet emplacement que fût construite la Gradinata Nord…


La formation doriana qui portait un maillot blanc et bleu fit ses débuts dans le championnat le 9 Mars 1902 en perdant le derby contre le Genoa (3 à 2) et participa jusqu'à 1913 à cette compétition.


Le 2 Juillet 1927 par décision du régime fasciste le club du fusionné avec la Sampierdarenese et la Corniglianese sous le nom de AC La Dominante.


Rétrogradée en Série B au terme du championnat 1928-29, l'année suivante le club pris le nom de Ligurie FBC, en assimilant même Rivarolese et Sestrese, mais descendu en Série C, les diverses équipes formant La Ligurie décidèrent de reprendre leurs propres identités…En 1939-40, l'Andrea Doria tomba en quatrième Série et disparu. En 1944, elle se reconstitua en Società SG Andrea Doria et l'année suivante, la FIGC l’autorisa à participer aux Girone Nord di Alta Italia (appellation provisoire de la Série A).


En 1945-46 l'Andrea Doria se classait 9ème tandis que la Sampierdarenese termina 14ème et dernière des Girone Nord di Alta Italia… La Sampierdarenese, en crise financière n’avait plus les moyens de se maintenir en Série A, alors que la riche formation doriana avait passé la majeure partie des quinze dernières années dans les Séries mineures.


Le 12 août 1946, les deux formations s'unirent pour la deuxième fois et de cette union des deux « sociétés » Genovese naquit l'Unione Calcio Sampdoria...


mercredi 25 novembre 2009

Clásico Rosarino : Beaucoup plus que la fierté d’une ville…


Encore une fois, c’était bien plus que trois points qui se jouaient lors de cette nouvelle édition du clásico rosarino, déclaré match à haut risque, avec un dispositif de sécurité de plus d’un millier de policiers.


Invaincu face à son adversaire local depuis les  5 derniers matchs, (3 victoires et deux matchs nuls) Newell’s Old Boys avait doublement besoin d’une victoire pour retrouver la tête du classement et ne pas laisser filer Banfield, vainqueur d’Independiente la veille…


Dans un match qui s’annonçait serré entre deux équipes en confiance (huit matchs sans défaite 7V-1N pour Newell's, tandis que Central en était à six matchs sans défaite 3V-3N) c’est au final Rosario Central qui sera sortie vainqueur au poing (au propre comme au figuré).


La rencontre, qui, a débuté dans une ambiance quasi stratosphérique aura proposé un scénario incroyable avec d’abord deux buts pour Central aux 11ème et 12ème minute, concrétisés par une tête de Gervasio Núñez son jeune et prometteur milieu de terrain (21 ans) et par un tir puissant de Diego Chitzoff. Newell’s réagit trois minutes plus tard par Antonio Boghossian qui réduit le score avant que les leprosos n’égalisent ensuite à la 27ème minute suite à une talonnade plus ou moins volontaire de Jorge Achucarro sur un coup franc tiré de la gauche. 


Les hommes du capitaine Lucas Bernardi poursuivront ensuite leur domination jusqu’à la mi-temps sans toutefois réussir à prendre l’avantage malgré quelques occasions franches.


À noter à la 40ème minute, une courte interruption du match après qu’un…couteau eut été lancé vers Sebastián Peratta, le gardien de but de Newell’s par un hincha de Central. Pas de quoi en faire « toute une histoire » en Argentine, le match redémarrera rapidement pour arriver au terme des 45 minutes sur ce score de parité (en fait l’arbitre a voulu intelligemment, vite revenir au jeu, pour éviter tout nouvel incident)…


La seconde période sera de la même intensité, avec deux équipes jouant à fond, mais qui parviendront à se maîtriser sans qu’aucun autre but ne soit inscrit jusqu’au coup de sifflet final.


À noter, que comme prévu et redouté, de graves incidents ont accompagné le clasico.


Ainsi des affrontements entre hinchas de Central et la Police, ont précédé le match après que des dizaines de supporters « visiteurs » aient tenté de pénétrer dans le stade avec des faux billets. Des armes ont aussi été trouvées dans un minibus et du côté des leprosos, de nombreux fumigènes ont été saisies lors des fouilles aux entrées du Coloso del Parque.


Une cinquantaine de personnes ont été interpellées et au moins 15 supporters de Central ont été blessés dont trois ont dû être transportés à l'hôpital Clemente Alvarez, pour deux suite à des coups de couteaux…


Parmi les personnes arrêtées, de nombreuses l’ont été pour port d’arme (couteaux) et/ou pour rébellion aux forces de l’ordre.Les incidents trouvent leur origine dans le nombre important de faux billets présentés par les hinchas de Central dont le contingent ne devait pas dépasser les 4000 places. 


Après les premières échauffourées avec la police, les incidents ont continué à l'intérieur du stade entre la Police et la Barra canaya