samedi 6 février 2010

Indar Gorri : Le Cœur Rouge et le sang Basque…


Si dans de nombreux stades ibériques (Madrid, Valence, Bétis Séville, Espanyol…) on trouve encore de nombreux nostalgiques de l’époque franquiste ou bien comme au Nou Camp des extrémistes de droites régionalistes, dans d’autres stades, d’autres régions, d’autres cultures, on trouve à contrario des groupes ultra’ politiquement engagés à gauche, fondant leur collectif sur l’identité régionale, le social et la lutte politique contre les dérives fascisantes.

C'est à Pampelune dans la grada baja del gol sur du stade Reyno de Navarra (anciennement appelé El Sadar) que l’on trouve l’Indar Gorri d'Osasuna, un des kops rouges et antifascistes les plus réputés du championnat espagnol.

Le nom Indar Gorri (Force Rouge en Basque) a été choisi pour sa connotation politique mais aussi parce que le rouge est la couleur du maillot d'Osasuna. Indar Gorri s'est formée le 13 décembre 1987, avec à la base un groupe de Izquierda Abertzale (la gauche indépendantiste). Le but était de soutenir Osasuna et d'être uni et structuré car dans d'autres villes il y avait eu des problèmes avec des kops pro gouvernement espagnol comme à Saragosse ou Valladolid .

Indar Gorri s'est toujours basée sur trois piliers. L'Osasunisme, le sentiment abertzale (indépendantisme basque, ils sont liés la faction Batasuna Segi), et l'antifascisme. Pour rentrer dans le kop il faut respecter ces trois principes. Pas besoin d'être communiste déclaré mais juste de respecter les principes. Dans Indar Gorri il y a des gens de la Jarrai, de Euskal Herritarrok, de divers gaztetxes et d'autres groupes d'extrême gauche. 

Leur travail se reflète donc dans le stade et en dehors…

En dehors des activités typiques d'un kop, Indar Gorri a aussi d'autres engagements politique bien évidemment mais aussi dans le domaine associatif. Ainsi il organise « la journée contre le racisme » dans le football et fait partie de Euskal Hintxak, qui se bat pour une sélection de foot basque.

Les relations avec les dirigeants sont assez particulières puisque lorsqu’en janvier 98 il y eut des élections pour la présidence, le groupe a décidé de soutenir Javier Miranda, (aujourd’hui remplacé par Francisco José Izco), ex-indépendantiste, avec un frère membre d'ETA et un fils membre…d’Indar Gorri. Elu en partie grâce à ce soutien, Indar Gorri a réussi par son biais à faire rentrer la langue basque dans le stade et à célébrer le Bai Euskarari avec d'autres collectifs populaires.

L'histoire d'Indar Gorri est aussi parsemée d’affrontements notamment face aux Ultras Sur du Real Madrid, ennemi héréditaire d'Osasuna. Une fois un match a même été suspendu du fait d’affrontements avec la police pendant des heures qui se solderont par plusieurs arrestations et blessés.

Il y a quelques années, de violents affrontements ont eu lieu dans une station service de Pampelune contre le Frente Atletico de Madrid faisant de nombreux blessés des deux côtés.

De manière plus générale, l’Indar Gorri est opposée à tous les groupes ultras d'extrême droite comme les Ultra Sur du Real Madrid, Ligallo Fondo Norte de Saragosse et Frente Atletico de l'Atletico Madrid. D’autres kops fachos cherchent parfois à se faire remarquer en venant provoquer l’Indar Gorri ou les Biris de Séville (autre kop rouge). Parmi eux, il y a les Gaunas Sur de Logrones qui ont des liens avec d’autres groupes fascistes comme celui de Saragosse, le Frente Atletico et le Yomus de Valence dont des membres ont assassiné Guillem Agullo du SHARP Valence (Skinheads Against Racial Prejudice, mouvement, crée aux États-Unis en 1987, les skinheads SHARP sont fondamentalement antifascistes et antiracistes) les Ultra Boys de Gijon, Area Blanquiazul Leganes et d'autres encore….

Indar Gorri est aussi évidemment politiquement très engagée, groupe activiste militant que ce soit d’un point de vue identitaire mais aussi lors d’actions violentes comme en octobre 2007, lors du Festival « antifascista » de Saint Sébastien (Pays Basque) où avec les jeunesses d'Aralar, Batasuna, ANV, LAB et Segi, les Indar Gorri ont participé aux affrontements avec les forces de l’ordre et certains membres d’extrême droite venus organiser une contre-manifestation….

vendredi 5 février 2010

Guerre civile au sein de la Barra de Newell’s Old Boys


Hier après-midi, la police avait tout d’abord annoncé la mort du garçon de 14 ans grièvement blessé lors des violents affrontements survenus dans la nuit entre factions opposées de la Barra de Newell's, ce que les médecins ont ensuite démenti, indiquant toutefois que son état était irréversible…

Ces affrontements entre barrabravas étaient redoutés et attendus car tous le monde savait que ça arriverait depuis le mois de Décembre quand Roberto "Pimpi" Camino,, l'ancien chef de la barra « leproso » (photo) avait été libéré de prison après avoir purgé un tiers de sa peine suite à une condamnation pour menace avec armes (il avait écopé de 3 ans de prison comme ses deux frères Tato et Juan eux aussi remis en liberté conditionnelle)

Dès lors, une guerre interne était inévitable, mais personne au niveau des autorités n’a pris les mesures adéquates. Maintenant « la guerre civile » au sein de la Barra de Newell’s a été officialisée avec cette véritable embuscade, menée comme une opération militaire qui aurait pu faire encore plus de victimes et qui va immanquablement coûter la vie à un garçon de 14 ans. Elle aura fait en parallèle deux blessés graves dont les jours ne sont cependant pas en péril… 

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’autobus a été attaqués par plusieurs hommes (de 12 à 15 personnes) et plus d’une centaine de douilles ont été retrouvées sur place. L’autobus avait été préalablement poursuivis par un homme en moto qui a jeté des clous sur la route. Avec deux pneus crevés, le bus s'est arrêté et c’est alors qu’à commencé la fusillade…

Comme rien n’est simple, une polémique est d’ores et déjà en train d’apparaître sur le rôle de la Police dans cette affaire, puisque dans un premier temps il semblerait que les policiers venus faire les constatations n’avaient pas relevé la présence des douilles alors que la presse annonce quelques chose comme 200 balles qui auraient été tirées.

Ce « manque d'attention » de la Police pose aussi question sur certains points de l’enquête puisque l'attaque s'est produite à deux rues du centre-ville, à proximité d’un casino qui dispose de plusieurs agents de police en protection et qui ne seraient pas intervenus durant les affrontements.

De plus dès l’admission des blessés au HECA (Hospital de Emergencias Clemente Alvarez,) les policiers présents n'ont laissé aucun document sur l’état civil des victimes, document pourtant obligatoire s’agissant de blessures par balles. Et enfin, le plus frappant, c'est la disparition des autobus dont l'un avait les pneus crevés, sans que personne ne sache comment ils ont pu être évacué aussi rapidement…

Incidemment la presse laisse paraître ses soupçons de connivences entre certains policiers et la barra de Pimpi Camino.

Autres éléments troublants qui pourraient être liés à cette affaire, la famille d'un garçon de 21 ans qui est décédé, il y a 15 jours, abattu à bout portant réclame une enquête approfondi car des éléments laissent à penser qu’il aurait été confondu avec le fils de Roberto Pimpi Camino.

Ce garçon qui est mort le 19 janvier dernier était lié à la barra de Pimpi et pourrait avoir été tué pour une ressemblance avec l'ancien chef de la barra de Newell's…

Déjà le 20 octobre dernier, deux mois avant la libération de « Pimpi », Pablo Gómez (29 ans), un membre de la barra lié à Camino, avait été abattu de quatre balles dans une rue…Fin Janvier encore, Jesús Díaz (21 ans), sans antécédent judiciaire mais lié à "Pimpi" avait lui aussi été tué par armes à feu...





En fait, il y a aujourd’hui une seule certitude. Les bus ont été attaqués par la barra de Pimpi, aucune arrestation n’a encore était effectuée et les jours qui arrivent s’annonce plein de violences…

jeudi 4 février 2010

Boca Juniors : 1925, le voyage qui a fait l'histoire du football Argentin…


On commémorait aujourd'hui le 85ème anniversaire de la première tournée européenne que Boca Juniors a effectué en 1925

La première d'un club argentin, qui a amené le club Xeneize durant 159 jours à l'extérieur du pays pour y affronter des grands clubs européens.

C’est aussi à cette occasion qu’apparaîtra le Jugador N°12, le "12ème homme", surnom désormais devenu célèbre grâce à la Barra Brava Boquense

Ce fut une aventure audacieuse au crépuscule de la naissance du football argentin quant une délégation de Boca Juniors, (déjà) l'une des équipes les plus populaires de l'époque, (Boca Juniors a été crée le 3 avril 1905, par cinq jeunes immigrants italiens originaires de Gênes du quartier de la Boca, Esteban Baglietto, Alfredo Scarpatti, Santiago Sana, Juan Sana et Teodoro Farenga) a effectué une tournée légendaire en Europe. Une terre encore inconnue pour le football sud américain.

Retour sur une aventure humaine, sportive devenue aujourd’hui légende…

Après plusieurs semaines de négociations, trois immigrants espagnols, Zapater, Isasmendi e Ibañez, ont réussi à devenir les premiers « impresarios » du football Argentin en obtenant l'approbation de la direction de Boca Juniors pour organiser une tournée du club en Europe.

Le voyage fut bien évidemment épique en ce début du XXe siècle où les moyens de transport d’un continent à un autre se limitaient aux traversées transatlantiques. Le voyage dura donc près d'un mois pour atteindre cette Europe où le football était né…

Il était prévu que l'équipe championne du football amateur local (champion amateur en 1919,1920,1923,1924…) joue une série de 19 matches internationaux dans trois pays (Espagne, Allemagne et France) soit quatre mois d'affrontements sportifs et 159 jours au total à l'extérieur du pays.

4 Février 1925 : Une journée radieuse, chaleureuse, typique de la saison estivale. Des milliers de hinchas de Boca Juniors sont venus à la « Dársena Sur » accompagner le départ de l'équipe vers le port de Montevideo.

À l'heure les rivalités n’avaient pas encore atteint leurs paroxysmes, des supporters d’autres clubs comme River, Racing, San Lorenzo, Huracan, Platense entre autres, étaient eux aussi venus avec leurs drapeaux jusqu’au port de La Boca célébrer ce voyage, vécu comme une fierté par le peuple Argentin…

Ce sont au total 17 joueurs (12 de Boca, plus cinq grands joueurs d’autres clubs) qui ont ensuite quitté le port de la capitale Uruguayenne vers Vigo en Galice (Espagne) sur le paquebot "Formosa" pour une traversée de 21 jours.

L’effectif xeneize était donc composé de Américo Tesoriere, Ludovico Bidoglio, Ramon Muttis, Segundo Médici, Alfredo Elli, Mario Busso, Domingo Tarasconi, Antonio Cerrotti, Dante Pertini, Carmelo Pozzo, Carlos Antraygues et Alfredo Garasini.

Les cinq joueurs issus d’autres clubs, invités à participer à cette tournée étaient Manuel Seoane (El Porvenir), Cesáreo Onzari (Huracán), Luis Vaccaro (Argentinos Juniors), Octavio Díaz (Rosario Central) et Roberto Cochrane (Tiro Federal de Rosario).

Le premier match de la tournée se déroula donc le 5 Mars par une victoire face au Celta Vigo (3-1), entamant ainsi une spectaculaire série de 15 victoires, trois défaites et un match nul dans une campagne devenue légendaire dans le cœur de la hinchada «Xeneize "…

Au cours de sa tournée, Boca affrontera notamment l'Atletico de Madrid, le Real Madrid, l’Espanyol de Barcelone, une sélection de Catalogne, le Bayern Munich, l’Eintracht Francfort entre autres…

La tournée s’acheva le 7 Juin contre une sélection française et c’est sur une nouvelle et dernière victoire (4-2), que Boca Juniors effectua un retour triomphant en Argentine le 12 Juillet 1925, quand malgré la pluie, une foule de plus de 80 000 personnes était venue fêter le retour des héros.

Parmi ceux qui ont voyagé avec l'équipe, se trouvait un fanatique nommé Victoriano Caffarena qui avait financé une partie de la tournée. Il fût un témoin privilégié du fonctionnement et de la vie de l’équipe en interne durant près de 6 mois. Pour le remercier de sa présence, de sa passion, de son aide, les joueurs le surnommèrent el “jugador número 12”, (le 12ème homme) une désignation qui a depuis été reprises pour la Barra Brava de Boca.

Pour cette tournée, en cette période où le football Argentin était encore amateur, le club offrit une prime de 10 $ en monnaie locale à chaque joueur…

Boca Juniors, le légendaire club de la “mitad más uno” (la moitié plus un) fût donc le premier à exporter la passion Argentine en Europe. Pour cette tournée exceptionnelle et alors que le club venait de terminer champion en 1923 et 1924, la Fédération Argentine (AFA) fit du club Xeneize le Champion « honorifique » 1925 pour les exploits réalisés…

Une (des) étoile(s) de la gloire dans l'histoire Xeneize et dans celle du football Argentin.

Fusillade contre un bus de supporters de Newell’s à Rosario

Un bus avec des supporters de Newell's a été attaqué alors qu'il rentrait à Rosario après la défaite subie à Parque Patricio face à Huracán.

Trois hinchas ont été blessés, deux hommes de 42 et 28 ans et un garçon de 14 ans, actuellement dans un état grave…

L’attaque a commencé lorsque le bus des hinchas de Newell's a traversé le tunnel Saladillo aux environs de Las Flores vers 4 heures du matin…

Selon des sources policières, l'autobus a dû s’arrêter après l'éclatement de ses pneus et aussitôt après, la fusillade a commencé, et certains témoignages laissent à penser que des armes de guerre ont même été utilisées. Des balles de calibre 9mm ont aussi été retrouvées dans le bus « leproso » ce qui tendrait à confirmer qu’il y aurait eu des échanges de coups de feu entre les assaillants et certains hinchas présents dans le bus qui étaient donc (eux aussi) armés…

Les médecins de l'Hospital de Emergencias Clemente Alvarez (HECA), ont déclaré que le garçon de 14 ans avait reçu trois balles dans le crâne, lui causant de très graves lésions neurologiques. Il a également une lésion dans la région lombaire gauche. Il a été placé sous assistance respiratoire et le pronostic vital est (très) réservé….

Pour le moment, la Police n’a pas établi les raisons de cette attaque qui rajoute encore  au contexte déjà tendu des violences entre barrabravas

This is England - La genèse (Vol V)


A l’époque où Aston Villa dominait largement le football anglais, deux clubs du nord lui disputèrent plus particulièrement ce leadership, Sunderland et Newcastle. On y évoque également la finale historique de 1901 entre Tottenham et Sheffield.

Durant leur grande période, les joueurs d’Aston Villa étaient attendus partout, mais ils eurent, en réalité, deux oppositions plus particulièrement coriaces à vaincre : celles de Sunderland, dans un premier temps, puis de Newcastle à partir de 1905.

Sunderland avait connu une ascension fulgurante grâce à l’apport de joueurs écossais qui ne coûtaient à l’époque que la prime à la signature et une raisonnable rémunération mensuelle. En 1891, le club avait même eu à encourir les foudres de la "Football League", car dans ses rêves de grandeur, il avait illégalement engagé un gardien de but écossais, Ned Doig, d’Arbroath. Bilan : deux points de pénalité et 50 livres d’amende. Mais, dès 1892, Doig était qualifié et pour Sunderland commença alors une période faste qu’illustrent cinq titres conquis en 1892, 1893 et 1895, puis en 1902 et en 1913. Six années durant, de 1891 à 1897, Sunderland demeura maître chez lui, ne concédant qu’une défaite en Coupe à Notts County. En Coupe, paradoxalement, l’équipe ne parvint jamais à s’imposer, tombant par exemple, pour la seule finale qu’il lui ait été donné de disputer (1913) sur une équipe de Villa bien décidée à l’empêcher de réussir le doublé qu’elle était la dernière à avoir réussi, dix-huit ans plus tôt.

"Devine ce que j’ai rêvé cette nuit", dit le capitaine d’Aston Villa, Clem Stephenson, à son homologue de Sunderland en pénétrant sur la pelouse. "J’ai rêvé que nous gagnions la Cup grâce à Barber, qui marquait le seul but du match de la tête." Buchan et ses hommes répondirent par un haussement d’épaules, mais, à leur plus grand étonnement, la prédiction se réalisa et Aston Villa remporta la Coupe. Le rêve de Stephenson est naturellement resté célèbre, mais rarement il aura été donné à un club de vivre autant sur ses rêves depuis ce jour-là : plus jamais Aston Villa n’a réussi à retrouver une équipe capable d’enrichir son palmarès autant que le firent les joueurs qui, de 1895 à 1915, défilèrent sous le maillot Claret and Blue.

Avec Newcastle United, monté en première Division en 1898, c’est à un autre type d’opposition que se frotta Aston Villa. Sunderland s’était fait une spécialité du championnat, l’épreuve de régularité ; Newcastle, malgré trois titres en 1905, 1907 et 1909 choisit d’aller chatouiller Aston Villa en Cup également. Mais, par un curieux hasard l’équipe de Newcastle ne réussit jamais à s’imposer en Coupe comme elle le faisait en Championnat. Et tout cela, semble-t-il, par le fait d’un simple nom qui portait la poisse aux Nordistes dès qu’ils le prononçaient : Crystal Palace.

Entre 1905 et 1911, soit en sept années, Newcastle atteignit six fois le stade des demi-finales, et cinq fois, se hissa jusqu’à la finale (1905, 1906, 1908, 1910 et 1911). Une série remarquable que ternit singulièrement le bilan global : une seule victoire, en 1910. Et encore fut-elle acquise en deux fois, face à Barnsley, modeste formation de Division 2, après un premier match nul à Crystal Palace et une victoire dans le match d’appui joué à Everton. Comme en 1905, comme en 1906, comme en 1908, et comme en 1911, Newcastle avait été incapable de s’imposer sur le stade londonien. Et en 1907, direz-vous ?

Eh bien ! en 1907, Newcastle fut éliminé au premier tour de la Coupe, chez lui, par une modeste formation de la "Southern League" concurrente de la "Football League". Le nom du vainqueur de Newcastle ? Crystal Palace. Encore une fois, la malédiction avait frappé !

Comme Sunderland allait en avoir la possibilité, huit ans plus tard, Newcastle s’était vu offrir une chance de réussir le doublé en 1905, puisque après avoir remporté le championnat, les Geordies étaient parvenus jusqu’en finale de la Cup. Mais tout comme Sunderland en 1913, Newcastle tomba en finale contre Aston Villa bien déterminé à ne pas se laisser rejoindre, au tableau d’honneur, par son adversaire du jour, et s’inclina 2-0. La série noire commençait.

101.117 spectateurs s’étaient dérangés pour assister au choc entre Aston Villa et Newcastle. Un chiffre qui, aujourd’hui, ferait rêver n’importe quel trésorier de club, mais qui, sur le moment, ne constituait déjà plus un record, puisque Tottenham, en 1901, avait fait encore mieux avec 110.820 spectateurs...

Il faut reconnaitre que l’accession des Tottenham Hotspurs à la finale de la Cup méritait bien une telle curiosité. C’est que Tottenham, club de la banlieue de Londres, n’appartenait pas à l’élite du football d’outre-Manche, ne faisant pas partie de la "Football League". On imagine donc la fierté des Londoniens, dont les équipes de clubs ne brillaient guère que par la modestie des résultats, et pour lesquels Tottenham, accédant à la finale de la Coupe, était comme une gifle données à ces orgueilleux provinciaux, qui chaque année venaient se faire couronner dans la capitale, au nez et à la barbe des clubs locaux...

"Nous n’avons à rien à voir avec ces hordes de voyous qui débarquent ici au moment de chaque finale de Coupe" écrivait, par dépit sans aucun doute, une gazette londonienne, alors que les supporters de Blackburn faisaient leur entrée au "Kennington Oval" pour la finale de la Coupe 1885. Seize années plus tard, il ne se trouva aucun reporter pour juger, parmi les 110.000 spectateurs de Tottenham-Sheffield United, l’attitude des "voyous" qui accompagnaient les "Spurs" à Crystal Palace...

La première rencontre se solda par un résultat nul : 2-2. Un incident marqua le second but de Sheffield, que personne n’aurait accordé aux Nordistes, semble-t-il, et que le Times rapporta à sa façon le lundi suivant : "... Le résultat ne reflète pas vraiment la physionomie du match. Le second but de Sheffield fut un gros incident. Clawley, le gardien de Tottenham, eut du mal à maitriser le ballon, mais il y parvint. L’arbitre décréta que le ballon avait franchi la ligne, et accorda le but. Clawley lui expliqua que c’était impossible, car il aurait fallu qu’il soit lui-même derrière la ligne pour que le ballon soit entré."

Mais l’arbitre se montra intransigeant et, à 2-2, l’on dut rejouer. Tottenham et Sheffield se retrouvèrent à Bolton pour la seconde édition, et, un peu contre les pronostics, les Londoniens gagnèrent cette fois par 3-1. Tottenham devenait ainsi le premier, et le dernier à ce jour, club n’appartenant pas à la "Football League" à enlever la Cup. Sur une idée de la femme de Morton Cadman, alors président du club, le trophée fut remis au capitaine des Spurs, Jack Jones, orné de pièces de tissus aux couleurs du club. Cette tradition a toujours lieu aujourd’hui.

Ce succès fut fêté dans tout le Sud de l’Angleterre, et en particulier à Londres, avec un éclat particulier. Mais à la vérité, force est de reconnaitre que l’équipe de Tottenham n’avait, en ce début de siècle, pas grand-chose de "sudiste" : dans ses rangs opéraient un Irlandais, deux Gallois, trois Anglais du Nord et cinq Ecossais...

Source : "Le Football Britannique", par Patrick Blain, aux éditions Famot, 1979.

mercredi 3 février 2010

Un Tournoi de Clôture (placé) sous le signe de l’offensive ?


Les attaquants sont devenus une denrée (très) recherchée durant la période des transferts d’intersaison puisque de nombreuses équipes ont choisi d’en acquérir un prioritairement.

Bieler au Racing, Canales à River, Alfaro à San Lorenzo, Figueroa à Central, Calderón à Argentinos, Casas à Gimnasia sans oublier Silva, le meilleur buteur du dernier Tournoi qui a quitté le Champion Banfield pour Vélez Sarsfield.

La plupart des grandes équipes de Primera se sont renforcées de la meilleure manière pour affronter le prochain Tournoi  de Clôture qui a débuté vendredi soir par un affrontement entre Godoy Cruz et Gimnasia. Le poste le plus recherché a été sans conteste celui de buteur, suivant en cela Banfield, le dernier Champion qui a retiré un maximum de points grâce à son buteur et meilleur goleador du dernier Tournoi d’Ouverture, Santiago Silva.

Au nombre des mouvements de ces perles (supposées) rares, on notera donc celui de José Luis Calderón (qui s’était pourtant officiellement retiré des terrains) pour Argentinos, celui de Luciano Figueroa (en provenance du Genoa) qui a signé à Rosario Central (mais qui pour cause de blessure ne pourra débuter que vers la 5ème journée). Evidemment donc celui de Santiago Silva (qui n’a pas réussi à se mettre d’accord avec Banfield) pour Vélez ou encore celui de Claudio Bieler (meilleur buteur de la dernière Copa Sudamericana et du Championnat Equatorien avec la Liga de Quito) qui arrive au Racing.

On notera que parmi les grandes équipes, seuls Boca (qui compte sur Martín Palermo et Lucas Viatri) et Independiente (avec Andrés Silvera et Darío Gandín) ne se sont pas « renforcés » dans ce secteur du jeu.

De son côté, San Lorenzo a signé Emiliano Alfaro (en provenance de Liverpool en Uruguay), tandis que le Racing en plus de l’arrivée de Bieler a complété son secteur offensif avec le talentueux Gabriel Hauche (arrivé d’Argentinos). L’autre grand du football Argentin, River Plate, a quant à lui fait signer Gustavo Canales (Unión Española du Chili) pour occuper le poste vacant de Cristian Fabbiani.

Pendant ce temps, Banfield, le Champion en titre sera privé de son attaquant vedette, Santiago Silva, le buteur Uruguayen étant (re)parti renforcer la ligne offensive de Vélez déjà bien « garnie » avec Rodrigo López, Rolando Zárate, Jonathan Cristaldo et Leandro Caruso, qui constituait sans doute déjà ce qui se faisait de mieux au plan local en la matière…

Cette « mode » ne touche pas que les clubs du haut de tableau. Ainsi, deux des équipes qui vont devoir lutter pour le maintien comme Godoy Cruz et Gimnasia qui s’affrontaient en ouverture du Tournoi ont aussi pris l’option de renforcer leur secteur offensif puisque Jairo Castillo est revenu au Tomba en provenance des Millonarios (Colombie) tandis que l’équipe de Diego Cocca a signé Gastón Casas qui revient en Argentine après quelques années passées en Espagne et en Grèce…

Quant à l’attaquant « éternel » José Luis Calderón, (né le 24 Octobre 1970) il est revenu sur sa décision de quitter le football après un appel de l'entraîneur argentin Claudio Borghi et portera donc les couleurs du Bicho de La Paternal.

Enfin, du côté d’Arsenal de Sarandi, l'équipe dirigée par Jorge Burruchaga, qui compte déjà dans ses rangs Franco Jara (sélectionné avec l'Argentine contre le Costa Rica) et Luciano Leguizamón, a complété son effectif avec l'attaquant Mauro Obolo, rentré au pays après un séjour dans le football suédois.

Reste à savoir qui aura fait le meilleur choix…

mardi 2 février 2010

Tournoi de Clôture 2010 : Beaucoup d’ambitions et peu de certitudes…


Peut-être comme il ne l’a jamais été, le Tournoi de Clôture qui vient de débuter s’annonce indécis et ouvert tant il est difficile d’en désigner un favori…

C’est ainsi Diego Simeone, l’entraîneur de San Lorenzo qui déclarait, il y a encore quelques jours que ce Tournoi de Clôture serait «cruel».

Il faisait allusion à la responsabilité qui pèse sur les grands clásicos qui pourraient déterminer le nom du futur Champion car San Lorenzo se sent capable de gagner un nouveau titre, tout comme le sont également Boca pourtant déjà accroché à La Paternal par Argentinos (2-2), River (déjà battu à Nunez et qui semble souffrir des mêmes problèmes que la saison dernière…), Independiente (qui a ibtenu un nul somme toute méritoire sur la pelouse de Newell’s) et dans une certaine mesure, le Racing aussi (large vainqueur de Central)

La situation économique du pays et des grands clubs Argentins à sensiblement réduit le différentiel qui existait entre les meilleures équipes (historiques) et les autres, parfois au niveau sportivement mais toujours considérées comme de moindres importances.

Pourtant jusqu'à preuve du contraire, c’est Banfield le dernier vainqueur du Tournoi d’Ouverture 2009, c’est Velez Sarsfield qui quelques mois avant remportait le Tournoi de Clôture 2009, c’est Estudiantes qui détient aujourd’hui dans sa salle des trophées la dernière Copa Libertadores, c’est aussi Lanús, Newell´s, Colón et Central (pourquoi pas ?) qui peuvent aussi prétendre à la victoire dans ce Tournoi…

Le risque paradoxal pour ces équipes désormais ouvertement ambitieuses est la fatigue que pourrait provoquer la Copa Libertadores car là aussi les choses ont évolué dans le football Argentin puisque aucun des (cinq) clásicos n’a réussi à se qualifier pour la plus grande compétition d’Amérique du Sud dont le premier tour de barrages vient de débuter la semaine dernière.

À contrario Velez, Banfield, Estudiantes, Lanús ainsi que Newell´s et Colón (s’ils se qualifient à l’issue des barrages) le sont et cela va détourner beaucoup d’énergies vers la Libertadores et ses voyages sur tout le continent sud-américain. C’est un fait, mais il faut voir combien et dans quelle mesure…

lundi 1 février 2010

Tournoi de Clôture 2010 : Un début entre confirmations et déceptions…

Tous les espoirs étaient permis pour de nombreuses équipes alors que s’annonçait cette première journée d’un Tournoi de Clôture mené "tambour battant" pour cause de Coupe du Monde en Afrique du Sud.


Et pourtant déjà est arrivé pour certaines le temps du désenchantement et notamment pour les deux grands du football Argentin que sont River Plate et Boca Juniors…

Pour d’autres par contre, cette première journée sera venue confirmer les ambitions plus ou moins avoué de victoire finale.

Ainsi Colón qui venait de jouer son match aller de barrages en Libertadores quatre jours auparavant (victoire 3-2 face à Universidad Católica) a ramené un nul de son (périlleux) déplacement à Veléz Sarsfield (1-1) grâce à un but de Lucas Acosta qui répondait à l’ouverture du score de Santiago Silva qui fêtait là de la meilleure façon qu’il soit ses débuts officiels depuis son retour sous le maillot du « Fortin ».

Toujours lors de la journée de samedi, Chacarita Juniors l’a emporté à Tigre (2-0) grâce à deux buts de Mariano Echeverria dans un match d'ores et déjà important pour le maintien.

C’est ensuite Estudiantes qui affirmait ses ambitions (3-0) face à Arsenal de Sarandí avec un but de Marcelo Carrusca et un doublé de Mauro Boselli.

Quelques heures auparavant, le match inaugural du Tournoi de Clôture avait vu Godoy Cruz s’imposer 1-0 (but de Federico Higuaín) face Gimnasia y Esgrima La Plata dans un match lui aussi déjà essentiel dans la lutte pour le maintien.

Plus tard dans la journée à Avellaneda, c’est le Racing qui confirmait ses ambitions en s’imposant (3-0) avec des buts de Lugüercio, Martínez et Bieler face à Rosario Central devant plus de 35 000 hinchas en délire dans une ambiance très « papelitos »

Quant au San Lorenzo de Diego Simeone, il s’est imposé (1-0) grâce à un but de Fabián Bordagaray sur la pelouse de l’Atlético Tucumán.

La journée se poursuivait dimanche au Monumental de Núñez où River Plate recevait Banfield, le champion en titre. Rendus confiants et ambitieux par des résultats probants en pré saison, les Millonarios en manque de réalisme ont pourtant dû déchanter face au club de Lomas de Zamora qui s’est imposé 1-0 grâce à un but de l’uruguayen Sebastián Fernández à la 74ème minute.

Boca Juniors, l’autre grand du football Argentin était tout juste moins décevant en repartant avec le point du match nul de La Paternal. Les buts de l’équipe du nouvel entraîneur, Abel Alves ont été inscrits par Palermo et Riquelme tandis que Munoz en contre et Sosa à l’ultime minute ont marqué pour Argentinos Juniors.

Autre affiche mais double ambition, au Coloso del Parque de Rosario où Newell’s Old Boys et Independiente se sont quittés sur un score nul et vierge. Une rencontre dominée par « El Rojo » face à des « leprosos » qui payaient là sans soude les conséquences physiques de leur match de barrages contre Emelec (Equateur) de la semaine dernière…

De son côté Lanús a dû s’employer pour venir à bout de Huracán qui menait 2-0 à la mi-temps avant de s’imposer au final 3-2 avec deux buts inscrit dans les cinq dernières minutes..

Mais pas le temps de s’enflammer pour les vainqueurs ni de se lamenter pour les perdants car dès demain la deuxième journée arrive pour se terminer jeudi soir…


Et samedi, débute déjà la troisième journée…

dimanche 31 janvier 2010

Hapoel Tel Aviv : Red Workers, ultras sociaux…


Le mouvement ultra’ se vit aussi dans des pays (assez) improbables, dans des contextes politiques et sociaux qui vus d'ici nous apparaissent antinomiques, non seulement à la pratique du sport mais aussi à cette passion populaire qui va avec…