jeudi 15 octobre 2009

This is England : London Football Club(s)…


Chelsea, Arsenal, Tottenham, les plus connus du grand public, West Ham le plus typique, Fulham le plus méconnu et d’autres, encore (bien) d’autres clubs Londoniens qui chaque semaine offrent aux supporters de la Capitale Anglaise l’occasion de vibrer pour leurs équipes favorites…




Historiquement, les clubs de Londres n’ont jamais établi de domination sur le football Anglais (à l’instar des clubs du nord-ouest comme Manchester United ou Liverpool). De fait il a (même) fallu attendre la saison 2003/2004 pour voir (enfin) deux clubs Londoniens (Arsenal et Chelsea) terminer aux deux premières places du Championnat, pourtant telle une affiche sans cesse renouvelée, Londres offre de façon quasi ininterrompue l’occasion de voir jouer chaque week-end, un nombre incomparable de clubs intra-muros…
La Capitale Anglaise possède ainsi 13 clubs de football de League (au statut professionnel) dont cinq qui évoluent en Premier League (West Ham, Arsenal, Chelsea, Fulham, Tottenham).
Les autres clubs évoluent dans les trois divisions inférieures (Barnet, Brentford, Charlton Athletic, Crystal Palace, Dagenham & Redbridge, Leyton Orient, Millwall, Queens Park Rangers) et on pourrait encore rajouter à la liste Watford et dans les divisions inférieures, Wimbledon AFC, Hayes & Yeading United, Bromley, Welling United, Hampton & Richmond Borough, Carshalton Athletic, Harrow Borough, Hendon, A.F.C. Hornchurch, Sutton United, Wealdstone, Tooting & Mitcham United etc…
Un particularisme unique qui permet aux passionnés de vivre des derbys toujours aussi passionnés même en cette période de football business qui tend à dénaturer la nature même du rôle populaire et sociétal du football britannique…
Ainsi aujourd’hui, parmi les plus connus et reconnus, on trouve Chelsea (41590 spectateurs de moyenne la saison dernière). Chelsea relativement méconnu du grand public avant l’arrivée de Roman Abramovitch, est désormais un des clubs les plus riches de la planète (endetté aussi…) et des plus suivis par les médias Européens, même si le club est détesté en Angleterre pour son côté «nouveau riche».
En Angleterre, par principe populaire, on peut être riche mais c’est mieux d’avoir un passé, quelques références (quand même) et un ennemi historique (c’est encore mieux)…
Ce que n’a manifestement pas Fulham (24340 spectateurs de moyenne la saison dernière), situé en bordure de la tamise, dans un quartier calme et pavillonnaire, autre « club de riches » propriété du milliardaire égyptien Mohammed Al-Fayed.
Ici on est dans l’Ouest Londonien et le West London Derby qui concerne les oppositions entre Chelsea, Fulham, Queens Park Rangers et Brentford n’a (évidemment) pas la même renommé que ceux du Nord ou de l’Est Londonien…
Dans le Nord de Londres justement, on trouve (par contre) deux clubs considérés par les supporters comme des références historiques du football Londonien et Anglais.
Tottenham Hotspur (35930 spectateurs de moyenne la saison dernière) fut ainsi en 1901 le premier club Londonien à remporter sous l’ère professionnelle la Coupe d’Angleterre, prenant la suite des Wanderers FC (basé à Battersea, South London) qui durant la période amateur domina la compétition avec cinq victoires entre 1872 et 1878. À noter qu’à cette époque les « Spurs » jouaient en Southern League, équivalent de la League One actuelle (3ème division). Ce fût aussi le premier club britannique à gagner un trophée européen, la Coupe des Coupes et ses affrontements (The North London Derby) avec Arsenal (60040 spectateurs de moyenne la saison dernière), venu le défier sur ses terres dès 1913 (lorsqu’Arsenal déménagea et s’installa à Highbury) restent des affiches indémodables quels que soient les résultats et le classement des deux clubs, ennemis séculaires…
Arsenal de son côté fût le premier club Londonien a rejoindre la Football League en 1893 (sous le nom de Woolwich Arsenal) avant d’être le premier club de Londres à remporter le Championnat en…1931 sous son appellation définitive cette fois…
Reste que l'Emirates Stadium, ce n’est pas Highbury ! Les « modernistes » diront que c’est désormais le symbole du développement économique du club, les « traditionalistes » regretteront toujours l’ambiance populaire des vieilles tribunes en bois de Highbury….
Si l’on cherche du traditionnel et du populaire, c’est à West Ham, dans l'East London qu’il faut aller ! On y parle toujours le «cockney», l'anglais des faubourgs et Boleyn Ground, (Upton Park) affiche toujours complet (34210 spectateurs de moyenne la saison dernière) , malgré des résultats sans rapport avec la ferveur qui accompagne les « hammers »… Le East London derby opposant West Ham à Millwall reste un des matchs les plus « âpres » du football britannique (Cf les derniers évènements du mois d’Août dernier)
Le côté rassurant du football Londonien c’est certainement qu’ici l’amour du club reste sacré, quels que soient les résultats et quels que soient les résultats des voisins aussi… Une preuve supplémentaire avec Charlton Athletic qui en Championship (2ème division) attirait régulièrement plus de 20 000 personnes dans son stade (The Valley) la saison dernière…
Il faut dire qu’à Londres, la plupart des clubs ont été fondés vers la fin du XIXème siècle (début du XXème) et cela alors même que déjà ce « nouveau » sport avait trouvé une base de développement populaire dans les bassins industriels des Middlands et du nord-ouest de l'Angleterre. Millwall (1885), Queens Park Rangers (1882), Arsenal (1886), Tottenham (1882), West Ham United (1895 sous le nom de Thames Ironworks), Fulham (1879), Charlton (1905), Chelsea (1905), Crystal Palace (1905), ….

Ici la passion et l’amour du maillot (avec les vraies couleurs historiques) se transmettent de génération en génération, même si les populations évoluent dans un Londres qui attire aujourd’hui de nombreux immigrants qui eux aussi adoptent (rapidement) un club, un maillot, une passion qu’ils transmettront …plus tard.


mercredi 14 octobre 2009

Ex-Yougoslavie : Le football, un prolongement de la guerre…


« La guerre n'est qu'un prolongement de la politique par d'autres moyens » selon von Clausewitz mais en Serbie et en Croatie, c’est aujourd’hui en marge des matchs de football que les morts se dénombrent

Hooliganisme classique ? Non, encore et toujours la guerre, s’alarme Novi List, un journal croate…

Un jeune supporter bosniaque tué à Siroki Brijeg, en marge d’une rencontre opposant Siroki au Football Club de Sarajevo [deux équipes supportées respectivement par les Croates et les Musulmans du pays].

Un jeune Français qui succombe à ses blessures à Belgrade après avoir été agressé par des hooligans serbes à l’occasion du match opposant le Toulouse Football Club au Partizan de Belgrade.

La police de Timisoara qui arrête près de 160 personnes après une violente bagarre opposant “ultras” de Belgrade et de Zagreb…

En l’espace d’une semaine, le foot a quitté les terrains de sport et envahi les pages des faits-divers, devenant le principal sujet politique dans l’espace ex-yougoslave.

On ne signale plus les visages ensanglantés et les nez cassés : désormais, on compte les morts et les blessés graves. Les journaux télévisés s’ouvrent sur ces images, comme lors de la dernière guerre. Les acteurs sont les mêmes qu’alors : les Croates, les Serbes et les Musulmans.

S’agit-il d’une poignée de hooligans, comme partout dans le monde, ou de quelque chose de beaucoup plus grave ?

La guerre qui a ravagé l’ex-Yougoslavie a-t-elle jamais cessé ?

Ici, les armes se sont tues, mais elles n’ont pas disparu. Les treillis ont été remplacés par les écharpes des Hodre Zla [les “hordes du mal”, ultras de Sarajevo], des Grobari [les “fossoyeurs”, du Partizan Belgrade], des Delije [“héros” de l’Etoile Rouge] de la Torcida Hajduk Split ou des Bad Blue Boys, du Dinamo de Zagreb.

“La lutte contre la violence est notre priorité”, a déclaré le président serbe, Boris Tadic, en allumant une bougie en mémoire du supporter toulousain Brice Taton. “Aujourd’hui, cette lutte est plus importante que l’intégration européenne ou que toute autre question en Serbie. Je vois un lien entre cette violence et celle des années 1990 qui a produit des crimes insupportables dans l’espace de l’ex-Yougoslavie”…

Car ce n’est pas le fait de soutenir un club de foot que le jeune Français a payé de sa vie : il a été châtié en tant qu’“ennemi”, responsable du bombardement de l’OTAN [contre la Serbie en 1999], bien qu’il n’y soit pour rien. Ce qui se passe dans les Balkans sous le prétexte du foot et du soutien aux clubs locaux a peu de choses à voir avec le phénomène des hooligans ailleurs en Europe, phénomène que l’on combat, comme en Grande-Bretagne, par des méthodes qui ont fait leurs preuves.

Dans les Balkans, plus la répression est sévère, plus la violence grandit. Qui plus est, elle franchit les frontières. Aujourd’hui, les groupes ultras des deux (grandes) équipes Croates ennemies, Dinamo Zagreb et Hajduk Splits’arrangent pour organiser des “embuscades” sur les routes qui mènent aux rencontres de leurs équipes partout en Europe. Et, si en Croatie, il n’y a pas encore de morts, ce n’est qu’une question de temps.

Après le scandale international provoqué par la mort de Brice Taton, la Serbie a annoncé une grande action contre la violence dans les stades, à l’image de l’opération Sablja [“sabre”], lancée après l’assassinat du Premier ministre Zoran Djindjic [en mars 2003], qui a servi à éliminer les chefs de la mafia locale.

En Bosnie-Herzégovine, où l’Etat existe à peine, la rue menace de prendre le pouvoir, ce qui laisse présager un conflit permanent aux conséquences effroyables. Cependant, la solution à tout ce qui se passe aujourd’hui avant et après les matchs de foot ne se trouve ni dans le sport ni dans l’action de la police. Le philosophe Ugo Vlaisavljevic, de Sarajevo, a récemment suscité une vive polémique avec un texte intitulé “La guerre comme principal événement culturel”, dans lequel il affirme : “La spécificité de l’expérience locale de la guerre réside dans le fait que, après la guerre, la politique continue à vivre de la guerre. J’affirme que nous vivons de manière permanente sous le régime des politiques de la guerre. En produisant constamment des ennemis, celles-ci ne peuvent apporter la pacification. Lorsqu’on parle aujourd’hui, en Bosnie-Herzégovine, de la nécessité de la réconciliation, on oublie que ceux qui sont censés nous réconcilier sont issus de la guerre. Par conséquent, ils établissent leur politique, leur identité et leur vision de la réalité sur l’expérience de la guerre. Pour eux, la réconciliation signifie l’autodestruction.”


# Novi List (Le Nouveau Journal), quotidien indépendant de Rijeka, sort en deux versions, nationale et régionale. Connu pour la qualité de ses commentaires, il propose des débats sur l'actualité politique, économique et culturelle…



# Carl von Clausewitz (1780 – 1831) est un officier théoricien prussien, auteur d’un traité majeur de stratégie militaire : « De la guerre »…

lundi 12 octobre 2009

SSC Napoli : Virages Ultras sensibles…



Pour la plupart des amateurs de football, Naples et son club mythique, la Società Sportiva Calcio Napoli, fondée en 1926, reste une ville et un club faits de passions, où la réputation des tifosi n’est plus à faire…


Une passion si excessive que les ultras napolitains ont été interdits de déplacements officiels durant toute la saison dernière…
Il faut dire que la « tifoseria » Napolitaine est sans cesse en mutation, donc moins perméable aux directives répressives des autorités italiennes.
Historiquement dans la cité parthénopéenne, c’est sous l’impulsion de Gennaro Montuori plus connu sous le surnom de « Palummella » que le mouvement ultra a pris véritablement son essor, avec la création du Commando Ultrà Curva B
Jusque dans les années 90 le CUCB de Palumella, avec ses 7000 membres encartés, sa propre émission de TV, son magasine « Ultr’Azzurro » vendu chaque mois à plus de 20 000 exemplaires et ses « tifos » gigantesque règne sans partage sur la « tifoseria » napolitaine.
Le départ de Palummella du CUCB annoncé le 6 Juin 2001 laissa la Curva B dans une situation conflictuelle du fait des dérives reprochés au CUCB et des antagonismes de plus en plus virulents au sein de la Curva. Les Ultras Napoli ont ainsi succédé au Commando Ultra’ en rejetant fortement tout l’aspect mercantile de son fonctionnement. Il faut d’ailleurs noter que (pratiquement tous) les groupes napolitains ne vendent plus d'écharpes et réservent leurs matériels (tee-shirt, sweats, casquettes…) à leur noyau et premier cercle.
Mais c’est depuis le début de ces années 90, que de la Curva A apparaissent d’autres groupes ultras, qui reviennent aux sources du mouvement en refusant toute discussion avec la direction du club napolitain et toutes compromissions avec ce qui ressemble à une quelconque autorité. Ces groupes extrêmement agressifs et autonomes se multiplient au fil du temps et développent une nouvelle forme de « tifoseria » napolitaine…
La Curva A qui a désormais acquis une réputation d’intransigeance vis-à-vis des dirigeants et surtout des ultras adverses, voit chaque saison grossir le nombre de ses sympathisants dans une multitude de groupes et de sous groupes parmi lesquels on trouve actuellement les Teste Matte, un groupe historique fondé en 1987 dont les membres proviennent essentiellement de Panuria, Quarto et du Quartiere Spagnolo, le NISS acronyme pour «Niente Incontri Solo Scontri», dont les membres proviennent pour la plupart de Rione Sanità, Pianura et Soccavo, deux groupes intimement liés, le second étant né d’une scission interne au premier à la suite de problème de leadership entre certains « capi » des TMN, Sud, Mastiffs, Brigata Carolina Quartiere Spagnolo, Fossato Flegreo, Vecchi Lions, Rione Sanità, Bronx et Nuova Guardia.
Unis face à l’ennemi, ces groupes peuvent pourtant se trouver opposés en interne. Certains y voient la « main » de la Camorra. De fait lors des graves incidents survenus lors du déplacement à Rome en Août de la saison dernière, un grand nombre des ultras napolitains interpellés par la Police avaient déjà des antécédents judiciaires en lien avec des groupes « camorristici »…
Les ultras napolitains avaient d’ailleurs organisé ensuite une manifestation d’ampleur pour protester contre cet amalgame fait par le Ministère de l’Intérieur en portant tous un tee-shirt sur lequel était inscrit « IO HO PRECEDENTI PENALI »…
On retrouvait dans l’enquête diligentée par la DIGOS, les noms des familles qui contrôlent une partie de la ville, en particulier la zone orientale, de Scampia à San Giovanni et Teduccio, de Secondigliano à Ponticelli. Le clan Contini, qui a son quartier général à San Giovanniello et dans les Rione Amicizia. Le clan Lo Russo qui contrôle le secteur entre Miano et Chiaiano. D’autres familles encore comme les Misso, Mazzarella, et les Amato-Pagano
La police après vérification, avait ainsi indiqué, que parmi les « tifosi » faisant l’objet d’une enquête au retour de ce « fameux déplacements » à Rome, 260 étaient fichés pour infractions aux lois sur les stupéfiants, 419 pour vol, cambriolages, 218 pour agressions, 70 pour détentions d’armes et 71 pour violations de lois sur l’ordre et la sûreté publique…
De plus des écoutes téléphoniques mise en place pour une enquête sur le clan Bocchetti (implanté à Secondigliano et Scampia) ont démontré qu’un des fils du parrain local était du déplacement vers la Capitale.
Ces écoutes ont aussi fait apparaître qu’un « camorriste » considéré comme un des principaux chefs du trafic de drogue du clan Amato-Pagano à Scampia est souvent en contact téléphonique avec le « capo » d'un des principaux groupes de la tifoseria de Naples, qui lui procure des billets et parfois lui organise des déplacements….
Ces liens plus ou moins définis ont donc ainsi des conséquences sur la situation interne de la Curva A, puisque c’est Giuseppe Misso, le parrain du clan de Rione Sanità qui a ordonné que la Masseria Cardone quitte la Curva sous la pression des Mastiffs…
Ceux de la Masseria ont alors cherché un nouvel emplacement dans San Paolo et c’est grâce à la médiation d'un autre clan « camorriste » celui de la famille Lo Russo, qu’ils ont pu rejoindre le secteur distinti (tribunes latérales) mais sans avoir cependant la possibilité de « bâcher »…
L’émergence de la « A » ne se fait pas aussi sans « heurts » avec la Curva B car il existe entre les deux « Curve » une divergence de vision sur la mentalité ultra’ : La «A» est une « curva » qui s’est voulue authentique, agitée, contestatrice, qui cherche systématiquement l’affrontement, la «B» (Ideale Ultras, Ultras ´72) est plus festive, donne priorité au « tifo », reste non violente et assez folklorique…à l’exception (historique) des Fedayn EAM 1979.
Depuis lors, autour du Stade San Paolo, comme lors des déplacements, les groupes de la Curva A vont systématiquement « au contact » avec les tifosi adverses ou les forces de police (carabinieri comme la DIGOS (Divisione investigazioni generali e operazioni speciali). Les affrontements sont récurrents et de plus en plus violents, permettant ainsi au fil des années à la Curva A de se faire une réputation de violences et d’intransigeance…
Contrairement à de nombreuses « tifoserie », aucun courant politique significatif n’est exprimé dans les travées du Stade San Paolo, même si les groupes de la Curva B pencheraient historiquement à gauche, tandis que ceux de la A seraient plutôt à droite….
Les « tifoserie » ennemies, nationales ou régionales ne manquent pas, comme celle du Hellas Vérone et les groupes d’extrême droite de la Curva Sud du Bentegodi, héritiers auto proclamés des fameuses Brigate Gialloblu. Celles de l'Atalanta et de Brescia, tifoserie violentes reconnues pour leur courage et code d’honneur, respectées, même par les Napolitains, la Ternana, la Fiorentina, Milan et Inter, clubs Lombards honni pour leur arrogance « nordiste », au sud, Bari, Cagliari, Reggina (Reggio de Calabre), Pescara et les voisins de la Salernitana et d’Avellino mais surtout, c’est avec les clubs de la Capitale, la Roma et la Lazio que la rivalité est la plus tenace et la plus virulente
Mais ces « nouveaux » groupes de la A, ne vont pas seuls au « contact», ainsi du côté de la Curva B, le groupe historique des Fedayn reste la référence ultra’ Napolitaine… Bien que présent en CB, la mentalité du groupe est totalement différente de celle du CUCB. Par leur fidélité et respect de « doctrines » de base du mouvement ultra, leur refus de toutes compromissions « Estranei Alla Massa » est leur philosophie (« étrangers à la masse »), les « Fedayn » sont non seulement respectés dans les groupes de la Curva A de San Paolo qui leur demande souvent de les rejoindre (ce qu’ils ont toujours refusé de faire jusqu’à présent) mais aussi dans toute l’Italie.
Aujourd’hui les groupes napolitains sont ancrés dans une volonté de retour aux sources même du mouvement, attitude en contradiction (bien évidemment) avec le rigorisme des autorités Italiennes qui n’ont pas hésité à interdire les ultras Napolitains de tout déplacement officiel lors de la saison qui vient de se terminer après les graves incidents de Rome survenus dès la…première journée de Championnat…
« Coerenza e Mentalità » la devise des Mastiffs, fondés en 1991 (quelques 800 membres) symbolise certainement cette relève du mouvement ultra’ Napolitain, tout comme les Teste Matte 87, un des groupes les plus anciens qui continuent de représenter une des frange les plus extrêmes de la « tifoseria » napolitaine : « Rispetto per tutti.....pietà per nessuno », devise sans ambiguïté sur la doctrine du groupe, dont l’accès peut aussi s’apparenter à un « parcours initiatique »…
Depuis 5 ans, un projet unitaire rassemble l’ensemble des groupes de la Curva A derrière une seule et même référence : « Napoli 1926 »…. Les Fedayn ont eux aussi rejoint le projet unitaire, mais en ce qui concerne les décisions internes, chaque groupe conserve son identité. Après des années de contestation interne et de et de soucis judiciaires accrus, les groupes Napolitains ont clairement repris toute leur place et au-delà dans le paysage ultra’ Italien.