samedi 20 mars 2010

Boca Juniors – River Plate : Le superclasico de toutes les passions…


Buenos-Aires, dimanche 21 Mars 2010, 15h (heure locale), Estadio Alberto J. Armando, plus connu sous le nom de la Bombonera, situé dans le quartier de La Boca, au sud-est du centre ville, près du port, les deux plus grands ennemis du football Argentin vont s’affronter encore une fois dans ce qui est et reste(ra), quel que soit le contexte sportif, le seul et unique superclasico, le match de matchs….

Une fois encore en effet, c’est tout un peuple qui s’affronte, entre ceux qui supportent Boca, et ceux qui soutiennent River. Car les bosteros (bouseux) de Boca Juniors qui reçoivent les Millonarios (millionaires) de River Plate, ce n’est pas contrairement à des « derbys » classiques de type Européen, l'affaire d'une ville ou de deux quartiers, il est l’affaire de tout un pays qui s’arrête le temps de cette rencontre et ne vit que pour ce match à nul autre identique…

Dimanche après-midi donc, comme à chaque fois, les rues vont se vider, les cafés se remplir et les deux hinchadas vont s’affronter dans une confrontation vocale faite de passion et d’excès…

Le premier superclasico de l'histoire aurait eu lieu le 24 août 1913 (victoire de River 2-1) sur le terrain du racing Club Avellaneda, même si, à cette époque, il ne détenait pas encore cette appellation désormais mondialement connue. Pour certains, la première confrontation entre les deux équipes remonte au 2 août 1908 sur le terrain de Boca dans la Dársena Sur, la partie sud des docks et aurait vu la victoire de Boca (2-0)

À cette époque, les deux clubs cohabitaient dans le même quartier de la Boca, la où River Plate est fondé le 25 mai 1901 quand Boca Juniors voit le jour dans le même quartier quatre ans plus tard, le 3 avril 1905, avant que River ne déménage pour finalement s’installer à Núñez, à l’opposé de la ville, un des quartiers les plus au nord de la Capitale fédérale…

Aujourd'hui, depuis quelque temps, quelques Tournois, les deux clubs se trouvent en difficulté sportive et financière.

Après avoir alterné titres nationaux et sacres internationaux, Boca est rentré dans le rang et peine à tenir son rang. De son côté River, qui n'a remporté que deux des dix derniers championnats d'Argentine continue de s’engluer dans une crise structurelle et sportive que l’arrivée à la présidence de Daniel Passarella, l’ancien capitaine de la sélection albiceleste et des Millonarios n’a pas encore réussi à endiguer…

Entre crise de nerfs, problèmes existentiels des uns et des autres, les problèmes d’égo et de vestiaires des uns et des autres, les Millonarios et les Xeneizes, jouent bien plus encore qu’un superclasico ce dimanche, car concrètement ce match offre une affiche entre le 17ème et le 11ème et c’est bien le seul moyen de faire oublier ces classements et ces résultats qui sont de véritables offenses pour les hinchas qui va s’offrir aux deux clubs mythiques Argentins.

River Plate n’a plus gagné à la Bombonera depuis le Tournoi de Clôture 2004  (0 -1), nul doute qu’une nouvelle victoire ferait du bien aux riverplatenses et comme ce raisonnement est quasi identique du côté Xeneize, le match de dimanche sera encore une fois comme toujours quelque chose d’unique, entre passion et tragédie…

Passion parfois excessive qui encore une fois nécessitera d’importantes mesures de sécurité avec la présence prévue de plus de 850 policiers dans et autour de la Bombonera et l’annonce par les autorités d’une application stricte des interdictions de stades prononcées à l’encontre des barrabravas des deux clubs.

Nice : Retrait temporaire de la BSN…


Nouvel élément dans la tendance (auto)destructrice qui touche le mouvement ultra’ français ces dernières semaines, la Brigade Sud Nice, fondé en 1985, a décidé de stopper, tout du moins temporairement toute activité officielle…

C’est par un communiqué que la BSN s’en est expliqué : « Taxés que nous sommes de fachos, de nazis, de dégénérés, de voyous, de délinquants, nous avons décidé de disparaître jusqu’à nouvel ordre… il n’y aura plus de drapeau, de banderoles, de calicots, de chef de chorale ou de déplacements organisés… »

Une façon d’anticiper et de contester une éventuelle sanction administrative préfectorale, ce qui apparaissait comme inéluctable puisque Francis Lamy, le préfet des Alpes-Maritimes devait prononcer sa dissolution pure et simple après avoir demandé aux services de police azuréens de recenser tous les incidents ayant impliqué des supporters niçois au cours de ces dernières années. Autant d’éléments à charge pour justifier l’interdiction de la  Brigade Sud certainement, bien que d’un point, de vue purement administratif, le club des ultras niçois n’ait jamais eu d’existence « officielle » puisque malgré ses 1600 membres, il ne s’est jamais constitué en association…

Certains membres de la BSN pourraient payer là, par cet acharnement préfectoral, (aussi) leurs connexions politiques d’extrême droite et cette proximité avec les Identitaires. Certains d’entre eux étaient à Marseille le 6 Mars pour une manifestation organisée par la Ligue du Sud dans le cadre des élections régionales, contre la construction d’une Mosquée (Un accueil particulier avait d’ailleurs été réservé à leur bus par certains membres du Virage Sud du Stade Vélodrome)

Aujourd’hui, avec la BSN c’est encore un pan de l’histoire du mouvement ultra’ français qui disparaît (certes peut-être temporairement) car avec les Boulogne Boys du PSG fondés eux aussi en 1985, ils constituaient après les ultras Marseillais (1984), un des plus anciens groupes hexagonaux…

Pimpi, l’ancien chef de la barra de Newell’s assassiné…


Roberto Camino, alias Pimpi, l’ancien chef de la barra de Newell’s à l'époque d’Eduardo López a été tué vendredi de cinq balles de pistolet et jeté d'une voiture devant la porte de l'hôpital Carrasco…

Encore une fois, la lutte entre factions opposées au sein des barras bravas a fait une nouvelle victime et pas n’importe laquelle…

L'ancien chef de la barra de Newell's, aussi craint que respecté ou détesté d’ailleurs, qui avait connu son heure de gloire durant la Présidence d’Eduardo Lopez est donc mort vendredi vers six heures du matin.

Selon les premiers témoignages, plusieurs hommes seraient arrivés en voiture devant un bar de la rue Servando Bayo dans lequel se trouvait Roberto Camino et ont ouvert le feu sur lui, le touchant de cinq balles de 9 millimètres dans les jambes, le thorax et la tête…

Les enquêteurs de la cité santafesina tentent d'identifier les occupants du véhicule, apparemment une BMW. Selon les premiers éléments de l’enquête, Pimpi était avec un groupe de personnes dans le bar et alors qu’il allait vers la porte, 5 ou 6 coups de feu ont été tirés. Son corps a ensuite été transporté vers l’hôpital Carrasco qui se trouve à proximité du lieu du crime…

En avril dernier, Camino avait été arrêté dans le quartier porteño de Once et condamné à trois ans de prison. Il était accusé d'être l'instigateur de l'attaque d'un groupe de barrabravas au siège du club rosarino le 26 Janvier 2009. Il a été, aussi sans doute, un des criminels les plus recherchés de la ville impliqué selon la Police dans pas moins de 35 cambriolages...

Informé de ce meurtre et face à l’onde de choc de cette nouvelle et des craintes de représailles, Guillermo Lorente, le Président de la « Lepra », à demandé au tribunal de Rosario d’annuler et de reporter le match qui devait voir Newell’s Old Boys recevoir Vélez  au stadio Marcelo Bielsa…

vendredi 19 mars 2010

Hommage à un parrain de la ‘Ndrangheta : Lourdes sanctions pour un club Calabrais…


La federcalcio vient de punir très sévèrement les joueurs et les dirigeants du club de San Luca, une équipe Calabraise qui officie dans les catégories inférieures du championnat amateur Italien (Prima Categoria) pour avoir porté lors d'un match un brassard noir en hommage à Antonio Pelle…

Décédé le 4 Novembre dernier d’une crise cardiaque à Locri (à 100 kms de Reggio de Calabre) il était le chef de la 'Ndrangheta locale ('Ndrangheta est un mot grec signifiant héroïsme et vertu ) l’organisation mafieuse Calabraise. Antonio Pelle était une des « capi » historique de la 'Ndrangheta aspromontana. Il avait été interpellé le 12 Juin dernier après neuf ans de « clandestinité »…

Aujourd’hui 16 joueurs se retrouvent suspendus pour deux journées de championnat et un retrait de trois points est infligé à ce club de la Province de Reggio de Calabre, qui devra en outre payer une amende de 600 €…


Trois dirigeants, Giuseppe Trimboli, Giuseppe Strangio et Giuseppe Nirta ont été suspendus de leur fonction pour des périodes allant de deux à cinq mois…

Un chef de la barra d’Estudiantes interpellé après la mort d’un policier…


Évolution significative dans l’enquête ouverte sur les violences liées à la guerre interne qui touche la barra d’Estudiantes avec l’arrestation d’Omar Ángel "El Hache" Alonso, accusé d’avoir organisé l’attaque du 3 Mars dernier de la gare de La Plata qui a coûté la vie à un policier…

« El Hache » a été interpellé alors qu’il se présentait de lui-même au Tribunal dans un état d’ébriété (très) avancé. Après un instant de stupeur, il a été mis en cellule de dégrisement dans l’attente d’être confronté au juge en charge de l’affaire.

Il faut dire qu’au moment de son arrivée aux portes du tribunal, un mandat d’arrêt venait d’être établi contre lui depuis une demi-heure…

La justice Bonaerense considère en effet qu’il pourrait être le ou un des principaux instigateurs de l’attaque et des affrontements qui ont opposé deux factions opposées de la barra d’Estudiantes le 3 mars dernier, violences à l’origine de la mort d’un policier tué d’une balle dans la tête…

Lors de son audition initiale après les incidents, « El Hache » avait indiqué avoir été retardée du jour de la fusillade, mais s’être ensuite approché de la gare par curiosité. Comme il habite à quelques pâtés de maisons du lieu des affrontements et qu’il n'y avait aucune preuve contre lui, il avait été libéré quelques heures plus tard contrairement à Esteban Mauricio Gallardo, alias Cabecita, et Raúl Eduardo Gómez, surnommé Kun Kun interpellés et maintenus en détention…

Une des hypothèses prioritairement suivie par la Police portait sur les liens et les intentions d’un groupe de fidèles à l’ex chef Fabián Giannota qui associés à El Hache Alonso et à un autre ancien chef de la barra, Morsa Montero se seraient unis avec l’intention de reprendre le contrôle de la barra à la faction des « Los Leales » dirigée par Gato Socío et Ivan Tobar.

Avec l’arrestation d’Alonso, cette hypothèse semble avoir pris tout son sens, même si à ce jour aucune preuve formelle n’a pu être apporté par les enquêteurs…

Cette affaire a aussi soulèvé aussi une polémique sur le rôle du Coprosede (Comité Provincial de Seguridad Deportiva) et de son Président Rubén Pérez, accusé de manquement à sa charge puisque, selon d’autres responsables des forces de l’ordre et de sécurité, il n’a pas pris en compte une possible confrontation, ni sollicité de renforts pour encadrer la barra « pincharata » alors que le contexte était particulièrement tendu…


Le Coprosede (qui est un organisme gouvernemental dépendant du Ministère de la Sécurité de la Province de Buenos-Aires et a pour missions, notamment de diminuer et de prévenir les actes de violences ou encore de faire des recommandations en matière de mesures de sécurité à prendre lors des manifestations sportives) est pris pour cible parce que la Justice a prouvé qu’au moins un de ses membres avait facilité les actions du groupe de barras lié à Fabián Gianotta…

PSG : Des tarifs à Anglaise pour éradiquer la violence ?


Il fallait s’y attendre et le contexte facilite d’autant plus le vieux rêve de M.Thiriez, puisque les donneurs d'ordres du PSG réfléchissent à une augmentation du prix des places au Parc des Princes au prétexte d’éradiquer la violence entre les groupes de supporters…

Pour Colony Capital, il paraîtrait ainsi évident que les « hooligans » sont issus des classes sociales les plus défavorisées…Réflexion simpliste et orientée s'il en est...

Ainsi sur le modèle de ce qui s’est pratiqué en Angleterre, Colony Capital qui n’a pourtant pas prouvé un engagement financier auprès du club parisien de nature à lui donner un tel droit, souhaiterait augmenter les tarifs d’entrée dans l’enceinte de la porte de Saint-Cloud….

Les tarifs varient actuellement entre 10 et 90€ et il paraît donc vraisemblable que les supporters parisiens des tribunes populaires (et les autres) doivent commencer à faire des économies s’ils souhaitent continuer de venir voir des matchs au Parc des Princes…

Nonobstant la problématique parisienne, cette décision pourrait constituer le début d’un engrenage national en L1….

jeudi 18 mars 2010

Hortefeux impose un huis clos pour Auxerre - PSG !


Après en avoir stoppé la billetterie pour des raisons de sécurité et des craintes d’affrontements entre supporters parisiens, le Ministre de l’intérieur vient de décider que le quart de finale de Coupe de France entre Auxerre et le PSG, du 23 mars à l'Abbé-Deschamps, aura lieu à huis clos.

Cette décision intervient quelques heures après le décès d’un supporter parisien du KOB qui était dans un état critique après les affrontements entre des membres du Virage Auteuil et du KOB en marge du match PSG – OM….

"Après la mort du supporteur parisien grièvement blessé lors d'affrontements entre hooligans des tribunes Boulogne et Auteuil du parc des princes, j'ai décidé de renforcer les mesures de sécurité qui s'appliquent aux prochains matches du PSG ", a annoncé Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, dans un communiqué.

"Après concertation avec la fédération française de football et les clubs auxerrois et parisiens, j'ai donc demandé ce matin (jeudi, ndlr ) au préfet de l'Yonne de prendre un arrêté organisant le huis clos du match de coupe de France AJA - PSG qui se jouera le mardi 23 mars au stade de l'Abbé- Deschamps ", poursuit-il. Cette mesure "est cohérente avec la décision prise par la Ligue de football professionnel (LFP) de faire jouer à huis clos, les matches (de championnat) Nice-PSG du 20 mars et PSG-Boulogne du 28 mars", souligne M. Hortefeux. "Au total, les trois prochains matches du PSG, en ligue 1 comme en coupe de France, se joueront sans spectateurs dans les tribunes", résume le Ministre de la répression aveugle, de l'Intérieur....

Bienvenue en République Démocratique Française…

mercredi 17 mars 2010

La violence de la barra d’Estudiantes ou l’histoire d’un crime annoncé…


La mort d'un policier lors de violents affrontements entre barrabravas d’Estudiantes était en fait prévisible tant l'histoire récente des violences internes dans les barras des clubs Argentins a écrit de nombreux chapitres ces derniers temps, provoquant, dans des cas comme celui de mercredi dernier des morts et des blessés sans lien avec ces luttes de pouvoir internes…

Le cas particulier d’Estudiantes débute le 25 Juin 2009 quand Sergio Chans, El Uruguayo a été agressé à l'Estadio Único…

Agression suivie le 27 Octobre, par l’agression d’Omar Alonso, « El Hache » à Mendoza, blessé de plusieurs coups de couteaux et par une fusillade le 16 Novembre qui fera plusieurs blessés.

Ces événements seront suivis par deux autres attaques en Février dernier, quand un groupe d'inconnus a mitraillé des façades de maisons sans toutefois ne blesser personne…

Avant la tragédie de la gare de La Plata, une autre attaque avait eu lieu le dimanche précédent, quand les trois occupants d’une voiture avaient ouvert le feu sur un groupe de quatre personnes (dont deux femmes) qui s'étaient rassemblées près des Docks, faisant un blessé, Jonathan Ibarra, touché à l'abdomen et transféré à l'hôpital Rossi.

Des sources policières ont confirmé que Ibarra faisait partie d'une section de la hinchada appelée « Los Leales »…

C’est en 1995, qu’une fusillade entre des membres des différentes factions qui étaient dans des bus lors d’un déplacement à Tucuman avait fini par diviser la barra en deux groupes irréconciliables…

Depuis la liste des affrontements, des blessés et des morts n’a fait que s’allonger et la guerre intestine se poursuivre notamment après l’arrestation pour le « braquage » d’une bijouterie de « Morsa Montero » qui déclencha une nouvelle lutte pour s’emparer du pouvoir…

Le 8 août 2009, l'assassinat de Juan José Maldonado devant la porte d'un bowling de Berisso dont ont été accusés les principaux chefs et membres de la barrabrava d’Estudiantes a également mis en lumière l'activité parallèle de la barra pincharata et les méthodes radicales qu’elle peut utiliser pour contrôler ces (ses) activités quasi mafieuses…

Les activités « annexes » (illégales) de la barra Bonaerense sont tellement « essentielles » et « importantes » qu’après l’arrestation l’année dernière de Fabián Giannotta (photo liée) alors chef de la barra « Pincha », son successeur désigné, Diego Martínez, originaire du secteur de Los Hornos et membre de la barra depuis trois ans par amitié pour Gordo Pelín (le second de Giannotta incarcéré lui aussi pour meurtre) avait été identifié comme un supporter…du Gimnasia y Esgrima La Plata, l’autre club de la ville et rival historique d’Estudiantes…

Étonnant à priori mais somme toute une pratique courante quand le « business » compte avant toutes choses et surtout avant « l’amour du club » au sein de la barra d’Estudiantes puisque son ami Gordo Pelín était lui-même un hincha de San Lorenzo malgré son statut de numéro 2 de la barra Pincha.

Les derniers incidents tragiques de la gare de La Plata viennent confirmer cette situation de chaos et d’extrême violence de la barra platense…

Trois hinchas suspectés d’être le ou les auteurs des tirs mortels, Esteban Gallardo (29 ans), Pablo Herrera (23 ans) et Raul Gomez (29 ans) ont été arrêtés et présentés devant le procureur chargé de l’enquête.

L'incident a commencé vers 17h à la gare de La Plata quand un groupe de 40 hinchas qui étaient escortés par la police pour aller en train assister au match opposant la « Pincha » à Argentinos Juniors à Quilmes a été attaqué à coups de pierres par une autre faction de la barra qui se trouvait (déjà) sur place.

Durant les affrontements, les passagers d’une voiture ont tiré plusieurs coups de feu contre le deuxième groupe, touchant à la tête un sergent de la police fédérale et à la jambe et au genou deux autres personnes…

Vendredi dernier, c’est un groupe de barras d’Estudiantes qui à bord d'une voiture a mitraillé des membres d’une faction rivale. L’alerte rapidement donnée, les assaillants ont été pris en chasse par la Police et interpellés quelques instants plus tard…

Parmi le groupe agressé se trouvait Gustavo Mastrovitto, ancien numéro deux de la barra pendant le règne de Fabian Gianotta.

Mastrovitto était avec d’autres barras quand sont arrivés en voiture des membres du groupe « Los Leales » qui dominent aujourd'hui la barra de Central et qui ont fait feu à de nombreuses reprises, touchant Mastrovitto, sans que ses jours ne soient (toutefois) en danger. Parmi les cinq agresseurs interpellés par la Police se trouvait Iván Tobar, le numéro deux des Leales….

Mastrovitto aurait, il y a deux semaines avec d'autres membres de groupes violents rencontré, Morsa Montero (l’ancien chef de la barra) afin de monter un groupe apte à reprendre la tête de la « popular »

Cette réunion aurait aussi impliqué « El Hache » Alonso, un autre homme fort de la Barra del León au début des années 2000 qui avait (donc) été lui-même agressé en Octobre dernier…

Quatre jours après cette réunion, ont eu lieu les incidents de la Gare de la Plata où des membres de Los Leales affirment avoir été pris dans une embuscade…

L’attaque de vendredi ressemble donc à une vengeance et même s’il y a eu cinq arrestations, personne ne peut croire qu’il s’agissait là de l’épilogue des violences qui touchent la barra Platense

Entre parano et répression : Les billets d’Auxerre - PSG annulés…


Face aux risques d'affrontements entre supporters d’Auteuil et de Boulogne qui auraient, selon les RG (eu) l'intention de venir à Auxerre le 23 Mars prochain (quart de finale de coupe de France entre l'AJA et le PSG), pour en découdre, quelques semaines après les affrontements qui ont précédé PSG - OM, la FFF a demandé au club Auxerrois d'annuler la billetterie ouverte depuis plusieurs semaines…

Les autorités craignent (pensent, ont la certitude ?…) que des membres des deux Tribunes auraient déjà acheté des billets pour ce match mais aussi pour celui qui opposera à nouveau les deux clubs au Parc des Princes le 3 Avril suivant…

C’est lors d'une réunion organisée hier au Ministère de l'Intérieur en présence des présidents de l'AJ Auxerre et du PSG, du Préfet de l'Yonne et de dirigeants de la FFF et de la LFP qu’a été prise cette décision qui concerne 4000  à 5000 billets déjà vendus

L'AJA  va devoir mettre en place une nouvelle billetterie, avec des conditions de vente très restrictives puisque les billets seront nominatifs et vendus uniquement aux abonnés de l'AJA ainsi qu'aux habitants de l'Yonne et des départements bourguignons (sur le modèle de ce qui se pratique en Italie) sur présentation d'une pièce d'identité. 

Chelsea Football Club, ex Football Factory…


Qu’il était quand même bien triste de voir encore une fois hier soir ce stade de Stamford Bridge annihilé de son âme populaire à coup de millions et de tarfis prohibitifs…

Pourtant que de souvenirs de cette Angleterre du football populaire restent liés, ancrés au stade de Fulham Road, à cette tribune mythique qu’était le Shed en particulier, là ou dans les années 70 hooligans et skinheads se mélangeaient. Là où des milliers de Skinheads s’entassaient chaussés de Doc Martens, en Levi’s, polo Fred Perry, chemise Ben Sherman et en Harrington, entonnant à l’unisson The Liquidator, (du musicien jamaïcain Harry.J All Stars) chanson toujours entendue à Stamford Bridge en avant match d’ailleurs, seule relique d’une époque (dé)passée…

Que de souvenirs aussi de ces années 80, plus violentes encore car dès lors la grande majorité des skinheads sont blancs.  C’est le début de la récupération politique par l'extrême droite britannique avec les Headhunters, la « Firm » de Chelsea qui  symbolise cette bascule idéologique…

De cette époque,  John King, devenu aujourd’hui une des références en la matière, a écrit de nombreux livres sur ce sujet et sur d’autres tels que : The Football Factory, Headhunters ; England Away, White Trash, Skinhead, Human Punk, The Prison House…

Dans « Football Factory », là où l’on fabrique cette violence pure pour un pied total (son premier livre, édité en France en 1999) il nous dit comment le hooligan aime (aimait ?) donner et prendre. Avec King, on comprend un peu mieux le mécanisme. En Angleterre, où l’on hésite encore entre puritanisme et libre marché débridé, ce type de livre a d’abord choqué les esprits, ils se sont ensuite multipliés via de nombreux autobiographies de hooligans devenus aussi mythiques que leur club ou leur Firm (Cass Pennant, Jason Marriner, Gilroy Shaw, Tony O'Neill, Mark Chester...)  Un film a même suivi en 2004 (photo liée)….

Extraits, loin très loin de ce qu’a pu être Stamford Bridge hier soir…

« Mark et Rod nous rejoignent, nous approchons du stade. Je suis complètement éclaté intérieurement. L’excitation est toujours là, je sens tout mon corps qui vibre. Ça semble bizarre, mais c’est vrai. C’est encore mieux que de baiser une gonzesse ou de rouler à fond les manettes. Mark a la tête dans un drôle d’état, mais il ne saigne plus. Mes jointures sont abîmées. Rod fait des yeux bizarres, il a l’air vaguement déjanté. Nous nous mêlons à la cohue pour entrer dans le stade. Déjà on entend le murmure de la foule à l’intérieur et le chant de Chelsea, repris sans arrêt. Ça, c’est la vie. »

« Quelques gars commencent à démolir un mur à coups de pieds, en faisant voler des briques et des morceaux de ciment. Black Paul nous passe des demi-briques. Un pro qui connaît son boulot. Ça me fait rire. Rod et Mark ont les yeux brillants. Je me retrouve avec un bloc de ciment armé dans la main, le morceau de fer dépasse en plein milieu, et nous voilà en train de courir dans la rue et j’entends ce son-là, un son unique, cette vibration qui vient de quelque part au fond de toi, à l’intérieur quand tu mets la pression. »

« Je finis par me faire ce pauvre lutin qui rebondit contre le mur et tout Chelsea lui tombe dessus, le gars disparaît au milieu des coups de pieds qui le chopent en pleine tête et, l’espace d’une seconde, je vois ses yeux qui deviennent vitreux, il essaie de survivre le mec [...]. Les flics s’élancent, essayant de toper les gars les plus jeunes, mais ils savent déjà que c’est foutu pour eux. Nous serrons les rangs, ils sont bons pour une branlée. J’ai à moitié envie de rire et de hurler, car nous sommes à Tottenham, le trou du cul du monde et que les flics ne mettent pas de caméras dans les quartiers pauvres. Ce qui les intéresse, c’est de protéger la City et les connards friqués de Hampstead et Kensington. Ils en ont rien à foutre des paumés d’ici (…) D’autres flics arrivent. Ils ont déployé leurs boucliers et tentent de barrer la route à Chelsea qui avance toujours, des gosses, des vieux mecs, tous ensemble. Ça, c’est le paradis. Ça, c’est un fameux samedi après-midi. » 

mardi 16 mars 2010

Les ultras de la Reggiana présents à Foggia malgré une interdiction de déplacement…


Initiative étonnante à signaler lors du match de Lega Pro 1 B entre Foggia (14ème) et La Reggiana (4ème) , puisque dans la Curva Nord, ne se trouvaient pas uniquement les ultras 1980 de Foggia, mais aussi des tifosi du club de Reggio nell'Emilia présents à l’initiative de leurs homologues des Pouilles…

Cette présence prend d’autant plus (tout) son sens lorsque l’on sait que les ultras de la Reggiania sont interdits de déplacements par le CAMS (Comitato di analisi per la sicurezza delle manifestazioni sportive)…

C’est donc à l’initiative des ultras de Foggia qu’ils ont pu faire le long trajet (plus de 530 kms) entre les deux villes pour être présent dans les gradins du stade Zaccheria et y encourager leur équipe, toujours en course pour une promotion en fin de saison...

C’est toutefois déçus qu’ils seront repartis après la défaite assez inattendue des leurs (2-1)…

Bien évidemment, aucun incident n’a été constaté à proximité, ni dans le stade…

This is England : Hooligans et extrême droite, une proximité ou un mythe ? (Vol IV)


Toutefois, ces incidents sont restés depuis l'exception. Il y a certainement aujourd’hui un sentiment croissant anti-islamiste parmi de nombreux hooligans, mais ce n'est probablement qu'un reflet des mentalités de la société en général.

De nombreux hooligans soutiennent sans aucun doute le BNP mais là encore, cela ne peut pas constituer une grande surprise, ni une particularité étant donné la croissance du parti fasciste dans de nombreuses régions du pays et le profil de l'électeur typique du British National Party. Mais cela ne signifie pas qu’ils sont susceptibles d'être encore à l’origine de troubles raciaux…

La très faible mobilisation des hooligans lors de la manifestation de Birmingham en août dernier en est la preuve flagrante. La présence massive de contre-manifestants d'United Against Fascism et de leurs capacités de réponses violentes aussi. C’est surtout dans des villes de moindres importances telles qu’Oldham ou Luton que tout incident local peut très facilement inciter à une réaction violente des casseurs, racistes comme immigrés. Dans l’ensemble il n'y a donc aucun signe que les firms britanniques soient susceptibles de se regrouper pour une cause politique d’autant plus que la rivalité est telle entre certains groupes hooligans que même (surtout) lorsqu’elles se situent à quelques kilomètres les unes des autres aucune connivence fût-elle politique n’est susceptible de permettre un quelconque rapprochement idéologique, y compris dans ces villes moyennes et banlieues toujours prête à s’enflammer…

L’exemple le plus frappant est la quasi-disparition de la Scottish Defence League qui ne compterait plus qu’une vingtaine de membres officiels. Moins d’une centaine de personnes étaient d’ailleurs présentes lors d’une récente manifestation à Edimbourg…

Car en Ecosse, il est inenvisageable que les casuals d’Hibernian et du Celtic s’associent à ceux des Rangers ou de Hearts. Pire, ces « Catholiques » avaient planifié d’attaquer les manifestants de la SDL à Edimbourg car les unionistes protestants issus des rangs des Rangers et de l'autre club d'Edimbourg composent (composaient ?) le noyau hooligan de ce mouvement nationaliste Britannique.

Mickey Smith, un hooligan de la Soul Crew de Cardiff City et porte-parole de Casuals United qui soutient les English, Scottish and Welsh Defence Leagues a reconnu qu'il n'avait pas été possible de réunir les firms au nord de la frontière Anglaise…

Son collègue Jeff Marsh, membre fondateur de Casuals United et de la Welsh Defence League (Pays de Galles) a été condamné, il y quelques jours pour avoir déclenché une bagarre et avoir été arrêté en possession d’une arme offensive. Marsh a plaidé coupable et a été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Il a également été interdit de stades pendant cinq ans. Il avait été arrêté à Cardiff, l'été dernier après avoir attaqué des supporters du Celtic qui étaient venus assister à un match amical à Cardiff…

Au-delà de ces rivalités historiques, la répression policière, la menace d'une arrestation, les interdictions de stades et la perspective de se retrouver en prison sont aussi des éléments à prendre en compte. Autant une interdiction de stade peut être envisageable lors d’affrontements avec des hooligans adverses, autant prendre ce risque pour un parti politique n’est pas quelque chose de pleinement assimilé et assumé en l’état…

Enfin, il y a la nature même des hooligans, de manière générale indisciplinés, difficilement manipulables par des dirigeants politiques, groupe paresseux qui préfèrent parler ou préparer un bon « fight » que s'impliquer dans une bataille politique. Sans parler de ceux qui sont gênés voire contrariés par la présence du BNP et d'autres groupes fascistes. Même à Luton, où le cœur de la mobilisation hooligan actuelle a vu le jour, il y a de plus en plus les voix de mécontentement quant à la proximité du BNP…

Les dirigeants de l’English Defence League and Casuals United ont annoncé leur intention d'organiser de nouvelles manifestations à travers le pays mais les risques se situent moins dans les grandes villes que dans les agglomérations plus petites, où des tensions existent déjà.

Dans des endroits comme Luton, Oldham et le West Yorkshire, il y a suffisamment de hooligans « volontaires » pour semer le trouble, sans nécessité d’aide extérieure avec une perspective de violence entre communautés bien réelle…

Articles précédents :