dimanche 14 mars 2010

Argentine : 48 heures de pure violence…


Les luttes intestines qui frappent la plupart des Barras Bravas ont connu deux jours de pure violence, faisant deux morts et un blessé par balles…

À Rosario, c’est Juan Albertos Bustos (34 ans) le fils d'un ancien chef de la barra brava de Rosario Central qui a été abattu.

À Florencia Varela  (Une banlieue au sud de Buenos-Aires), c’est un jeune homme de 21 ans qui est décédé après des affrontements entre deux factions qui se disputent le contrôle de la barra du club de Primera B Nacional (L2) Defensa y Justicia…

À La Plata (Ville portuaire située à une soixantaine de kms au sud de Buenos-Aires), c’est Gustavo Mastrovitto, ancien numéro deux de la barra d'Estudiantes qui a été blessé par balles…

Et parfois ce sont aussi les mots qui blessent puisque du côté de la Boca, ce sont des menaces qui ont été proférées contre Marcelo London, un des dirigeants de Boca Juniors, signe encore là des tensions qui existent au sein de la Casa Amarilla…

Deux morts, un blessé et cinq arrestations, tel est donc le bilan des violences liées aux barrabravas ces dernières heures…

Ainsi, donc, jeudi soir, Juan Alberto “Chaperito” Bustos, le fils du « Chapero », un ancien chef de la barra de Rosario Central, a été criblé de balles par deux hommes qui se déplaçaient en moto dans le quartier d’Empalme Graneros ; Cet assassinat est lié au contexte de lutte interne pour le pouvoir que se livre le groupe de Andrés “Pillín” Bracamonte qui dirige actuellement la barra rosarina et celui du Chapero qui en a perdu le contrôle…

Vendredi après-midi, ce sont six barrabravas de Defensa y Justicia qui ont attaqué un jeune homme de 21 ans, Victor Galarza, à Santa Rosa, dans le quartier de Florencio Varela et lui ont porté des coups de couteaux mortels…

Le Club Social y Deportivo Defensa y Justicia vient donc d’écrire un autre chapitre sanglant de la lutte qui oppose Héctor Alarcon « el Vaca », l’actuel chef de la barra et son rival « Pata » qui a conduit à la mort de Marcos Galarza, un membre du groupe de Pata…

Héctor Alarcón qui contrôle la barra de Defensa depuis une quinzaine d’année et accessoirement possède une société de transport en bus dans le sud du Gran Buenos Aires a toujours été lié aux différents pouvoirs politiques et bénéficie actuellement du soutien de la Présidence  kirchnerista. Il est aussi connu pour être (aussi) un membre de la 12, la barra brava de Boca Juniors du temps de Rafael Di Zeo comme actuellement avec Mauro Martín. Il est aller voir le Mondial en France comme en Allemagne avec la barra xeneize et figure sur la liste de ses membres qui doivent se rendre en Afrique du Sud dans le cadre du la Hinchadas Unidas Argentinas

Enfin, toujours vendredi après-midi, c’est un groupe de barras d’Estudiantes qui à bord d'une voiture a mitraillé des membres d’une faction rivale. L’alerte rapidement donnée, les assaillants ont été pris en chasse par la Police et interpellés quelques instants plus tard…

Cette attaque fait suite aux affrontements entre barrabravas « Pincharatas » qui ont eu lieu à l'entrée de la gare de La Plata, mercredi dernier et qui avaient coûté la vie à un policier tué par balles…

L’Argentine rencontre actuellement de nombreuses violences qui ne concernent plus, comme dans le passé, les hinchas des équipes rivales avant le match où la sortie des stades. Aujourd’hui la plupart de ces affrontements sont liés aux luttes intestines pour le pouvoir et le contrôle des barras bravas et du « business » généré par celles-ci.

Cette intensification des affrontements apporte aussi une nouveauté puisqu’ils ne se limitent plus à la proximité des stades ou des quartiers. Ces combats entre groupes belligérants de barras peuvent maintenant se dérouler partout en ville et dans n’importe quelle circonstances comme l’ont démontré les assassinats de Juan Alberto "Chaperito" Bustos (il était avec sa femme et son enfant) et de Víctor Galarza…