jeudi 14 janvier 2010

L’AFC Wimbledon prouve que le vrai football existe toujours en Angleterre…



Loin du « Big Four » érigé en nouveau « Dogme » du football business, caché derrière ces milliardaires du football, ces stades ultras modernes et ces places de stades au tarifs eux aussi « Big » se cache encore quelques endroits préservés, protégés de cette mentalité façonné à grands coups de Livres Sterling..


C'est le cas de l'AFC Wimbledon...

Ainsi ils sont 3000, lors de chaque match « à domicile », ils sont plus de 3000 à traverser Wimbledon jusqu’à Kingston, là où se trouve le Fan’s Stadium de Kingsmeadow que leur club partage avec les Kingstonians, plus de 3000 à payer 10 livres leur place en Terraces, ces places debout derrière les buts, désormais disparues des terrains de Premier League…Quelques uns parmi eux passent dans les travées pour récolter des fonds (souvent de la petite monnaie) destinés à la future construction d’un nouveau stade..

Être supporters de l’AFC Wimbledon, c’est replonger dans ce qu’était le football anglais sil y a trente ans ! Le stade bien évidemment est plein, il faut patienter une dizaine de minutes pour accéder à la buvette, le programme du match lui est aussi luxueux que ceux des membres du Big Four Londoniens, ces « nantis » de Chelsea ou d’Arsenal et au coup d’envoi ils auront tous été vendus.


Bienvenue au plus profond du football anglais...

Cependant, certains d’entre vous auront entendu parler d’un club professionnel à Wimbledon, de sa présence même durant quelques années au plus haut niveau du football anglais. Et pourtant, depuis 2002 les supporters de l’AFC Wimbledon sont bien les symboles d’un autre football, en fait depuis la descente du Wimbledon FC en D2 en 2000 et après que les propriétaires norvégiens du club aient obtenu de la fédération anglaise que le club soit déplacé à Milton Keynes à 90 kms de Londres, plus connue pour son festival et ses concerts que pour sa passion du football…

Se sentant lésés et néanmoins dépositaires de la mémoire d’un club vieux de plus de cent dix ans, refusant l’exil vers une ville anonyme du Buckinghamshire, les plus fervents supporters des « Dons » se sont réunis en Juillet 2002 au Pub Fox & Grapes à Wimbledon, là où l’équipe venait se changer en 1989, là même où Vinnie Jones Dennis Wise, John Fashanu et tous les autres membres du « Crazy Gang » étaient venus « se vider » quelques bières la veille de la finale de Cup remportée en 1988, pour y créer « leur » AFC Wimbledon.

Quelques semaines plus tard, 5000 personnes étaient venus assister au premier match de préparation. Depuis l’AFC Wimbledon a fait des émules puisque après l’AFC United of Manchester, crée en 2005 par des inconditionnels de M.U afin de contester la prise de pouvoir de la famille Glazer...

Ceux qui se désignent comme les « Dons » et jouent en bleu et jaune comme le Wimbledon FC « historique » ont obtenu quatre montées en cinq ans. Ils ont disputé pour la première fois en Novembre 2008 le premier tour de la Cup (défaite face à Wycombe 1-4) et ont donc obtenu une nouvelle ascension au niveau supérieur en remportant la « Blue Square Conference South » accédant ainsi à la Blue Square Premier (Conference National) le cinquième niveau du football Anglais et le dernier avant la « Football League » et ses quatre divisions professionnelles que l’AFC pourrait bien rejoindre dès la fin de saison puisqu’après 27 journées de disputées, Wimbledon se trouve à une encourageante 5ème place (43 points) certes décroché de la première place significative de montée directe que se disputent Stevenage (57 points)  et Oxford Utd (56 points)  mais toujours en course pour accéder aux barrages…

Heureusement que l’Angleterre c'est encore ça, plutôt que ce championnat de « planches à billets » qui sert de danseuses à quelques milliardaires en mal d’émotions…

mardi 12 janvier 2010

Boca Juniors : Un (nouveau) projet d’agrandissement pour la Bombonera



La Bombonera a été imaginée, il y a 70 ans, mais pour une question d'espace avec seulement trois tribunes. La quatrième a été suspendue dans le temps.

Même si des modifications ont été apportées et que certains dirigeants avaient aussi songé à déménager, jamais il n’avait été envisager de racheter les deux bâtiments situés derrière les guichets, de reloger les résidents qui ne veulent pas quitter le quartier pour rénover et agrandir le stade xeneize…

C’est désormais cette solution qui est sérieusement étudiée par la direction boquense

Les projets préliminaires du nouveau stade de Boca dont la construction pourrait commencer vers la fin du premier semestre 2010 a été présenté à l'Université de Morón.

C’est en fait des chercheurs de cette Université, qui sont à l'origine de ce projet imaginé, il y a près de cinq ans maintenant et repris par le club en Octobre dernier.

Le projet global ne concerne d’ailleurs pas que le stade mais comporte un programme de rénovation urbaine qui implique tout le quartier de La Boca par le biais des 80 organismes locaux.

La Bombonera est au coeur d'une idée qui inclut la création d'un poumon vert dans le parc de la Casa Amarilla en visant à améliorer l'environnement en tenant compte de l'esprit du quartier et la création d'un corridor pour le chemin de fer de Puerto Madero. L'objectif est de revitaliser le quartier et d’en maintenir l'identité…

La rénovation proprement dite de la Bombonera sera centrée sur la construction d’une quatrième tribune et sur la modernisation de la structure existante.

Les nouveaux travaux respecteront le style imposé en 1940, par l’architecte José Luis Delpini qui a imaginé le stade devenu mythique de la Bombonera.

Comme Boca doit pouvoir continuer d’utiliser son stade, les travaux seraient entrepris de l'extérieur vers l'intérieur, sans empiéter sur le terrain, et l'idée est qu'une fois réaliser, ces modifications permettront à l’équipement de « fonctionner » comme un bâtiment indépendant et fonctionnel, qui deviendra l'accès stade principal, mettra en vedette les sites des grands salons, les espaces VIP et la zone réservée à la presse, les cafétérias, les commerces et la baie vitrée du Musée. Particularité, la rue Del Valle Iberlucea qui se trouve aujourd’hui derrière les caisses passeraient alors sous les tribunes et les jours de match serait fermée pour fonctionner comme des portes d’accès aux équipements…

En fonction des problématiques de financement et des délais des travaux, Boca Juniors pourrait bénéficier d’une Bombonera rénovée, entre 2011 et mi-2012…

dimanche 10 janvier 2010

This is England - La genèse (Vol I)

C’est vers 1848 que furent inventées des règles à ce sport, règles communes, d’ailleurs, au football et au rugby. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’apparaissent les premiers clubs de football. Le premier club, le Sheffield Football Club, fut créé par William Prest, avec quelques amis, afin de se démarquer du club de cricket déjà existant. Même si on n’est pas d’accord sur les dates officielles de la création (1854, 1855 ?), on peut considérer Sheffield comme le plus vieux club au monde.
Anecdote amusante, le hors-jeu à cette époque était sifflé lorsque trois joueurs se trouvaient entre l’attaquant et la ligne de but.
Pour en revenir à Sheffield, ce club disposait déjà à l’époque de son propre terrain, à Bramall Lane. Les joueurs se distinguaient à l’époque par des casquettes de couleur différente. À noter également un match en 1861 entre Sheffield et Hallam qui avait attiré 600 spectateurs. Mais la scission allait se faire avec le rugby à cause des difficultés à se mettre d’accord sur des règles communes. C’est ainsi que fut créé, entre autres projet ambitieux, un organisme central à Londres sous l’autorité duquel seraient placés les clubs, les joueurs et les dirigeants : la fameuse Football Association le 26 octobre 1863.
Un petit point sur les nouvelles règles : le hors-jeu ne se jugeait plus selon l’adversaire mais selon le ballon ; les buts devaient mesurer 20 pieds de large et 12 de haut ; un arbitre était instauré. A noter également que les buts étaient des poteaux de rugby et qu’on pouvait marquer en bottant au-dessus de la barre, ce qui ne facilitait pas la tâche du gardien de but.
Cependant il fallut 13 ans de plus avant que les règles ne soient acceptées par tous les clubs.
Pendant ces treize années le football avait évolué vers le jeu qu’il est devenu aujourd’hui et ce d’autant plus qu’à ce moment-là des matchs affrontaient déjà les sélections nationales anglaises et écossaises, et qu’une coupe nationale, à Londres comme à Glasgow, permettait à une élite des clubs de se dégager.
Moins de 15 ans après la naissance de la Fédération et moins de 20 ans après le premier club, le football prenait son essor à une vitesse fabuleuse. Le monde n’allait pas tarder à être frappé par la vague. Et si l’on ne peut attribuer à l’Angleterre la paternité du football, il faut au moins lui reconnaître le mérite d’avoir fait du football ce qu’il est aujourd’hui. C’est déjà énorme.
26 octobre 1863 donc, date de création de la FA. De cette naissance allaient naître une multitude d’évènements dont le premier fut une bagarre entre les joueurs de Nottingham Forest et Nottingham (Notts) County, à la suite d’un but jugé valable par les uns et litigieux par les autres. Et pour cause : il n’y avait pas de barre transversale...
Plus sérieusement, la FA organisa en 1870 le premier match international de l’histoire. Il eut lieu à Londres entre l’Angleterre et l’Ecosse. En réalité l’équipe d’Angleterre était composée, à deux ou trois éléments près de l’équipe de Sheffield. L’équipe écossaise quant à elle, étant composée d’écossais résidant à Londres, l’envoi d’une équipe de Glasgow jusqu’à Londres ayant paru trop cher aux dirigeants écossais. L’Angleterre gagna 1-0.
Devant l’unanimité recueillie par cette expérience, l’idée germa dans l’esprit du secrétaire général de la FA, Charles W.Alcock, de mettre sur pied chaque année une compétition qui regrouperait toutes les équipes affiliées à cette FA. Le 20 juillet 1871, le projet était rendu public : une "Coupe du challenge de la Football Association" serait remise au vainqueur de la compétition. Le même vainqueur se verrait qualifié d’office pour la finale de l’année suivante, et c’est à lui que reviendrait le choix du terrain où se disputerait cette finale. Et la compétition démarra.
La première Coupe d’Angleterre regroupa quinze équipes. De fait, elles ne furent que douze à y prendre part, trois ayant renoncé au dernier moment. Parmi ces clubs, on peut noter la présence de Maidenhead et Marlow, deux clubs existant toujours aujourd’hui, et qui, depuis 1871, n’ont pas manqué une seule édition de la Cup. De plus, du fait de la distance séparant les capitales anglaise et écossaise Queen’s Park Glasgow fut exempté des tours préliminaires de la compétition et ne descendit à Londres que pour la demi-finale.
La rencontre, contre les Wanderers, se termina sur un score nul, mais les Écossais, dans l’impossibilité de rester à Londres plus longtemps ou d’y revenir dans les jours qui suivaient, libérèrent aux Wanderers la route de la finale. Les Wanderers ne laissaient pas passer cette chance et gagnaient cette finale 1-0 contre les Royal Engineers (but de Betts pour les fous de statistiques) devant 2.000 spectateurs...
Pour l’anecdote, les équipes jouaient en knickers et en grosses chaussettes de laine, avec des casquettes vissées sur la tête. Elles changeaient de camp à chaque but marqué, sur des terrains sans ligne médiane ni surface de réparation, et dont les barres transversales des buts étaient représentées par des rubans tendus.
Les Wanderers gagnaient de nouveau l’année suivante, d’autant plus facilement qu’ils n’eurent qu’à jouer la finale, devant 3000 spectateurs. Mais Alcock supprima la clause qualifiant directement le vainqueur pour la finale de l’édition suivante.
Les premières éditions se déroulèrent ainsi cahin-caha, à l’avantage quasi-général des équipes de Londres. En effet, on leur accordait quasiment toutes les facilités : chaque match à rejouer devait être rejoué à Londres, ce qui engendrait de nombreux forfaits.
En 1877 et 1878, alors que pour la première fois l’usage du sifflet était recommandé aux arbitres, les Wanderers signèrent leur quatrième et cinquième victoire dans la compétition. Aujourd’hui, cette équipe, avec trois victoires consécutives n’a toujours pas été surpassée, seul Blackburn égalant le record entre 1884 et 1886.
Un petit mot sur un joueur, le joueur, peut-être la première star du football. Kinnaird, sur les douze premières finales de Cup, en joua neuf et en remporta cinq, trois avec les Wanderers et deux avec les Old Etonians après ce qui aurait pu constituer le premier gros transfert de l’Histoire.
On est en 1878 et l’on va assister à un tournant dans l’histoire du football anglais avec l’arrivée sur la scène des puissants clubs nordistes. Ces clubs, tels Aston Villa, Blackburn, Bolton ou Newton Heath (plus connu aujourd’hui sous le nom de Manchester United), créés en 1874 pour les trois premiers et en 1878 pour le quatrième allaient changer la donne…
Source : "Le Football Britannique", par Patrick Blain, aux éditions Famot, 1979.