mardi 3 novembre 2009

Chelsea, une histoire sans lien avec des tribunes pour VIP…



Chelsea, un jouet de milliardaire ? Un club pour des oligarques russes et des bourgeois londoniens ? Une équipe uniquement suivi par des yuppies de la City de Londres ? Quelle erreur ! 
Le club londonien a toujours bénéficié d’un large soutien populaire et a surtout été durant les années 80 suivi par un des groupes les plus violents, redoutés et respectés du Royaume Uni : Les Headhunters. !
Le Shed est la plus « chaude » des tribunes de Stamford Bridge. Elle n’a rien a envier au Kop d’Anfield, au Stretford End de Old Trafford, au North Bank d’Upton Park ou au Shelf de White Hart Lane. 
Depuis de longues années, les fans les plus assidus du Chelsea FC se retrouvent dans ce coin du stade. Même pendant les périodes de vaches maigres, le Shed est resté l’âme du stade, toujours rempli, bruyant et souvent…violent  !
Dès les premières années qui suivent la création du club en 1905, Chelsea enregistrait les meilleures affluences du pays. La première guerre mondiale ne change rien à ça. Après la seconde guerre mondiale, les terraces de Stamford Bridge deviennent alors très animées, notamment la très populaire West Terrace, vite accompagnée par la Fulham Road End, qui deviendra dans les années 1960 le Shed.
Dans les années 1960 apparaissent les Teddy Boys, les Mods et les premiers Skinheads qui s’affrontent dans la rue et les stades. Les chansons à la mode sont adoptées par les terraces de Stamford Bridge, où résonnent des airs à la mode détournés à la gloire des « blues » comme The Liquidator de Harry.J All Stars qui deviendra même l'hymne du club londonienLes années 1970 sont une période de nombreux succès pour Chelsea, qui remporte notamment la Coupe des Coupes. 
Une période aussi qui coïncide avec l’arrivée des skinheads sur les terraces de Stamford Bridge. Des milliers de crânes rasés s’entassent principalement dans le Shed, chaussés de Doc Martens, jean Levi’s, polo Fred Perry, chemise Ben Sherman et en Harrington…Dans ces années, les skinheads (blacks ou blancs et oui le terme de skinhead a été dévoyé par les médias et amalgamé avec les boneheads) dansaient, buvaient, et allaient au stade ensemble.
Mais le climat commence à devenir plus menaçant au fur et à mesure que les résultats du club s’étiolent. Chelsea est relégué en 1975 et les premières abuse songs, ces chants contre la police,ou contre adversaires et arbitres commencent à se faire entendre.
Ces années noires montrent toute la loyauté des fans de Chelsea qui se mobilisent comme jamais et vont parcourir le pays de long en large. Durant années 80, Chelsea accumule les mauvais résultats, les fans subissent de plein fouet la crise économique des années Thatcher et le racisme et l’extrême droite s’affichent à Stamford Bridge.
En 1983, Chelsea est au bord de la relégation en troisième division, mais le noyau dur entassé dans le Shed est devenu plus célèbre que l’équipe qu’ils supportent !
Sous la conduite de leaders charismatiques comme Martin King, les Headhunters deviennent l’une des « Firms » les plus violentes et redoutées d’Angleterre. Clairement politisés et proches du National Front, de nombreux membres des Headhunters seront impliqués dans des incidents à caractères racistes imputés à Combat 18, la "branche armée" de Blood and Honour, tels que Jason Marriner ou Andrew Frain, condamnés en 1999 à 7 ans et 8 ans de prison ferme avec interdiction de stade à vie. En parallèle, les Headhunters sont interdits de déplacement, ce qui ne les empêche pas d’être toujours à l’origine de certains des affrontements les plus violents autour des stades anglais. 
Pour les matches à domicile, la réputation du Shed dissuade les fans adverses de se déplacer en nombre...
Les choses changent après les nouvelles lois répressives mises en place en Angleterre après le Heysel. Les nouvelles normes de sécurité et d’accès aux stades font leurs effets et les nombreux supporters (hooligans) historiques se sont aujourd’hui rangés ou sont tout simplement interdits de stade, mais ces fans qui ont écrit l’histoire du club et fait de leur propre histoire un mythe se battent toujours pour que l’héritage soit préservé....
Qui a dit, Chelsea un club sans âme, pour BCBG londoniens et monté à coup de milliards ?