mardi 24 août 2010

Lecture estivale : "Noi odiamo tutti" (Domenico Mungo, Vincenzo Abbatantuono & Gabriel Viganò)


Supertifo, l’historique magazine du monde ultra ‘ publié depuis 1985 est notamment dirigé par Domenico Mungo qui en est le directeur éditorial. Il est aussi  l’auteur d’un livre à conseiller qui s’appelle "Noi odiamo tutti"


"Noi odiamo tutti" (Nous détestons tout le monde) est un livre de Domenico Mungo écrit avec l’aide de Vincenzo Abbatantuono et Gabriel Viganò qui recense les banderoles dans les stades italiens depuis la fin des années 60 jusqu’à aujourd’hui et dresse un tableau exhaustif de toutes ces banderoles sans effacer l’aspect violent, politique, et politiquement incorrect de celles ci…

Historiquement les banderoles ont une symbolique forte dans le mouvement ultra’ Italien.  En Italie, de nombreux décrets concernent chaque année le monde des « curve » et les banderoles ont été le premier objet à être interdit dans les stades par le Gouvernement qui y voyait (aussi) un moyen de propagande et de lutte. Désormais il faut demander des autorisations, certains groupes ultras s’y sont toujours refusés, comme les Ultras Tito Cucchiaroni (Sampdoria) qui ont préféré laisser la Gradinata Sud vide de banderoles et quasiment abandonner « le tifo » pour ne pas avoir à se soumettre à cette censure préalable des autorités…

Pourtant, elles ont toujours été la voix des ultras, telle celle éponyme du titre du livre de Mungo, "Noi odiamo tutti", une banderole mythique déployée en 1982 par les Brigate Gialloblu du Hellas Vérone, synonyme de l’extrémisme de la Curva Sud du Bentegodi, extrême dans le tifo, comme dans la violence, tout comme dans ses idéaux politiques radicaux et fascisants…

Pour chaque banderole, Mungo, Abbatantuono et Viganò ont contextualisé les auteurs, le contexte politique et social, à qui elle était destinée afin d’aller au-delà des amalgames et des généralités tel un travail encyclopédique.

Pour les auteurs, elles sont un excellent révélateur du climat qui règne dans un pays, en tant qu’elles expriment souvent une opinion politique et un parti pris, quel qu’il soit. Au total, 700 banderoles sur cinquante ans d’histoire ultra’ sont recensées dans ce livre passionnant…