dimanche 26 septembre 2010

Le Hansa Rostock lance une campagne : "pas de place pour les néo-nazis"…

Les supporters du FC Hansa Rostock ont toujours eu la réputation d'être un lieu de rassemblement pour les néo-nazis de l’ex Allemagne de l’Est. Pour (tenter de) mettre un terme à cette image le club s’est associé à la campagne « Kein Ort für Neonazis » ("pas de place pour les néo-nazis")…

Le fait que les néo-nazis sont largement présents dans l'environnement des supporters du Hansa Rostock n’est pas une nouveauté. Les dirigeants du club de Mecklenburg-Vorpommern (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) ont donc dû afin de tenter de corriger cette image prendre une position claire contre la discrimination constatée non seulement dans la DKB-Arena et lors des déplacements souvent houleux des supporters Hanseaten.


C’est aussi en particulier, l'hostilité entre les supporters de Hansa et ceux de St. Pauli qui souligne cette impression aux yeux du public…

Ainsi l’attaque à Hambourg, début d'août par un groupe d’une cinquantaine de hooligans du Hansa de membres de l'USP (Ultra Sankt Pauli) et des Sankt Pauli Skinheads alors qu’ils se préparaient à disputer un match amical, a encore renforcé cette image extrémiste...

On pourrait aussi noter à contrario que dans la même période, une délégation d’une vingtaine de membres du NPD emmenée par Udo Pastör fût refoulée du stade de Rostock par un groupe d’environ 150 supporters du Hansa aux cris de „Nazis Raus!“

Toutefois l’ambiguïté de cette action demeure, dès lors que ce qui ressemblait à un acte antifasciste a été essentielle présenté par ceux qui l’ont effectué comme un acte "d’apolitisme militant". Le communiqué publié par la suite par les Suptras (le principal groupe de supporters du Hansa) se lisait essentiellement comme un rejet de toute officialisation d’une politisation des tribunes du Ostseestadion

Une politisation, une image attachée aux milieux néonazis Allemands, qui reste pourtant bien prégnante dans les rangs du FC Hansa Rostock mais aussi chez ses adversaires, notamment ceux qui comme les ultras de St. Pauli affichent (eux officiellement) des idéaux d’extrême gauche. Ainsi en Mars 1993, le premier déplacement en ex-RDA de St Pauli avait eu lieu dans la Cité hanséatique de Rostock et avait donné lieu à de véritables scènes d’émeutes entre supporters des deux camps. Rostock, une ville où seulement un an avant (1992), avait eu lieu une des attaques racistes les plus graves d’après-guerre contre des demandeurs d'asile. Un centre d’hébergement avaient été carrément assiégé par des néo-nazis pendant plusieurs jours. Rostock-Lichtenhagen est ainsi devenu le symbole de la scène violente néo-nazis en Allemagne de l'Est, une réputation qui continue de s'attacher à la région de Rostock aujourd'hui…

Bien que la majorité de ses supporters ne soit pas politiquement positionnée, le Hansa possède un groupe actif qui fait perdurer cette image, une image accentuée par l’extrême violence des supporters de Rostock, notamment en déplacement (ils ont d’ailleurs fait l’objet d’interdiction de déplacement la saison dernière)…

C’est donc cette image que les dirigeants du Hansa souhaitent modifier en demandant à la majorité des supporters se positionner activement contre l'homophobie et de faire comprendre que les racistes ne sont pas tolérés dans leurs propres rangs. Pour cette raison, tous les joueurs et le club sont invités à se prononcer contre l'homophobie et d'établir clairement que les supporters homophobes et/ou racistes ne sont pas les bienvenus. Le FC Hansa Rostock a dans le passé déjà lancé plusieurs campagnes pour améliorer la perception du public sur son image et ses engagements.

La participation à la campagne "Kein Ort für Neonazis" ("pas de place pour les néo-nazis") décidée la semaine dernière par le conseil d'administration du Hansa Rostock est une nouvelle démarche, qui permettra au club, d’engager à l’avenir, des actions ciblées pour la démocratie et contre les violences néo-nazis, dans toute la région du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale…